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CIFF 2025 – L’art de l’image : master classe avec Mahmoud Abdelsamie

par Neïla DRISS
samedi 15 novembre 2025 09:37
dans Culture
CIFF 2025 Mahmoud Abdelsamie

CIFF 2025 - Mahmoud Abdelsamie et Ramy Metwally

Le Festival international du film du Caire, dont la 46ᵉ édition se déroule du 12 au 21 novembre 2025, a rendu hommage à Mahmoud Abdelsamie, l’un des plus grands directeurs de la photographie égyptiens, en lui décernant la Pyramide d’or d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, distinction qui récompense une vie entière consacrée à l’image et à la transmission du savoir. Dans le cadre de cet hommage, le festival a organisé une master classe intitulée « L’art de l’image : master classe avec Mahmoud Abdelsamie », animée par le critique et programmateur Ramy Metwally, en présence de Hussein Fahmy, président du CIFF et surtout grand ami et d’un large public composé d’étudiants, de techniciens, de réalisateurs et de journalistes venus écouter un maître du regard revenir sur plus d’un demi-siècle de pratique.

Un pionnier du regard et de la lumière

Mahmoud Abdelsamie, né au Caire au début des années 1940, est diplômé de la Faculté des arts appliqués (promotion de 1966). Dès la fin de ses études, il s’oriente vers la direction de la photographie et signe, au fil des décennies, la lumière et le cadre de plus de deux cents films et documentaires.

Il est considéré comme le premier directeur de la photographie égyptien à être entré sur le front, caméra à la main, pendant la guerre d’usure de 1969 puis la guerre d’octobre 1973. Ces expériences de guerre ont profondément marqué son rapport à la lumière, à la vérité visuelle et à la mémoire du réel.

Très tôt, il s’oppose aux pratiques rigides de tournage. Alors que la tradition égyptienne imposait les caméras sur rails et un éclairage statique, il choisit le mouvement libre : la caméra sur l’épaule, le plan respirant, le cadre vivant. Cette approche novatrice, d’abord mal comprise, deviendra l’un des fondements du réalisme moderne dans le cinéma arabe.

En parallèle, il consacre une grande partie de sa vie à l’enseignement à l’Institut supérieur du cinéma du Caire, où il forme plusieurs générations de chefs opérateurs et de réalisateurs. Il préside également la Société du film du Caire, qui contribue à préserver la mémoire du patrimoine cinématographique égyptien.

Une master classe tournée vers la transmission

Lors de cette rencontre intitulée « L’art de l’image », Mahmoud Abdelsamie a longuement évoqué son parcours et sa manière de penser l’image. La séance s’est déroulée sous la forme d’une discussion ouverte, au cours de laquelle le chef opérateur a revisité des souvenirs de tournage et des expériences fondatrices de sa carrière.

CIFF 2025
Mahmoud Abdelsamie

Hussein Fahmy, un réalisateur perdu, un grand acteur né

Il a d’abord évoqué un épisode méconnu de ses débuts :
En 1968, un homme l’appelle et se présente : « Je m’appelle Hussein Fahmy. » Il devait alors réaliser un film et voulait que Mahmoud Abdelsamie en soit le directeur de la photographie. Tous deux commencent à préparer le projet, mais un jour, Hussein Fahmy l’informe qu’il abandonne la réalisation : on vient de lui proposer un rôle d’acteur, et il a accepté. « Nous avons perdu un réalisateur en devenir qui avait un point de vue différent, a raconté Abdelsamie, mais nous avons gagné un très grand acteur. »

La caméra à l’épaule, la liberté retrouvée

Il est ensuite revenu sur son goût du mouvement et sa volonté d’expérimenter :
« J’ai été parmi les premiers à manier la caméra mobile, sur l’épaule. On nous avait appris que la caméra devait être fixée sur un travelling… Mais j’en ai eu assez. Un jour, j’ai décidé de changer tout cela : j’ai filmé avec une caméra mobile et un certain éclairage. Le réalisateur m’a renvoyé. Mais un professeur a vu les images, m’a félicité et les a montrées à ses étudiants. »

La lumière comme première curiosité

Il a rappelé que sa fascination pour la lumière remonte à l’enfance : « Jeune, je regardais les films et je voulais comprendre chaque image, comment elle avait été faite. » Il a bricolé une boîte pour projeter des images, et un oncle lui avait trouvé un bout de négatif qu’il projetait sur un mur. Cette curiosité ne l’a jamais quitté. « Avec le temps, j’ai appris qu’il fallait photographier un sujet en comprenant pourquoi on le faisait. À chaque fois que je lisais un scénario, je devais saisir son sens. Et si je ne le comprenais pas seul, j’en parlais avec le réalisateur. »

Il a évoqué un projet qui lui tenait particulièrement à cœur : un film sur la Palestine. Le réalisateur, a-t-il raconté, était à moitié égyptien et à moitié saoudien. « On lui avait conseillé de me confier le scénario, se souvient-il. Je l’ai lu attentivement, et j’en ai longuement discuté avec lui. J’ai trouvé qu’il y avait des scènes qui ne produisaient pas le sens qu’il voulait transmettre. »

Mahmoud Abdelsamie explique qu’il ne s’agissait pas seulement de remarques techniques, mais d’une réflexion sur la manière dont l’image peut exprimer ou trahir une idée. « Je lui ai montré que certaines séquences perdaient leur force parce qu’elles étaient tournées au mauvais endroit ou au mauvais moment du jour. Le lieu de tournage, c’est une part du sens, tout comme la lumière. La lumière du matin n’est pas celle du soir, et la même scène, filmée sous un angle différent, raconte une autre histoire. »

Le réalisateur, conscient de la pertinence de ces remarques, accepta de modifier son scénario : « Il a changé plusieurs choses pour les conformer à ce que je lui avais dit. C’était principalement des ajustements liés aux lieux et aux moments de la journée. Ce sont ces détails qui font la différence : la lumière change, et cela doit se voir à l’écran. »

Mahmoud Abdelsamie ajoute qu’il a toujours abordé les scénarios de cette manière, en cherchant à les traduire en images avant même le tournage. « Quand je lis un scénario, j’essaie de l’imaginer plan par plan, de voir dans ma tête les mouvements de la caméra, la texture de la lumière, les ombres qui vont se poser sur les visages. C’est pour cela que je ne peux pas être un simple exécutant. »

Mais cette approche, aussi passionnée que rigoureuse, n’a pas toujours été comprise : « Certains réalisateurs ont aimé cela, ils ont apprécié qu’un directeur photo participe à la construction du sens du film. D’autres, au contraire, l’ont mal pris. Ils voulaient que je fasse ce qu’on me disait, sans discuter. Ceux-là ne m’ont plus jamais rappelé. »

Mahmoud Abdelsamie a expliqué qu’il allait souvent voir les films en salle pour observer la réaction du public : « Je voulais comprendre comment les spectateurs percevaient certaines scènes et images, comment ils ressentaient la lumière, pour comprendre ce qui les touche. Cela m’a aidé à améliorer mon travail. »

Une femme rebelle (1986) : la lumière comme langage intérieur

En évoquant Imra Motamarrida (Une femme rebelle, 1986), Mahmoud Abdelsamie a expliqué comment la lumière, pour lui, doit toujours correspondre à la logique du moment vécu par le personnage. Il a donné un exemple simple mais révélateur : « Celui qui se lève la nuit pour aller dans la salle de bain ou la cuisine doit être enveloppé d’une lumière douce, parce qu’il va se rendormir. Il ne faut pas que cette lumière le réveille. Mais si le personnage se réveille en sursaut parce qu’on frappe à la porte, il faut une lumière vive, tranchée. »

Pour lui, la lumière n’est jamais une question décorative ou esthétique. Elle dépend de l’endroit, du moment de la journée, de la situation émotionnelle. « La lumière dépend de l’endroit et du temps », a-t-il insisté. « Elle ne se choisit pas au hasard. Elle accompagne le rythme du corps, la tension du geste, l’état d’esprit. »

Cette réflexion, dit-il, vient de sa pratique quotidienne : « Je ne décide jamais de la lumière avant de comprendre la scène. Je regarde d’abord le lieu, la source de lumière naturelle, le moment où le personnage agit. Ensuite, j’adapte. »

La Faim (El Gou, 1986) : inventer la lumière

Abdelsamie a ensuite évoqué un tournage dont il garde un souvenir très fort : El Gou (La Faim, 1986).
Ce film, réalisé dans des conditions techniques précaires, fut pour lui un véritable laboratoire de création. « L’éclairage des petites boutiques était essentiel, raconte-t-il. Mais nous n’avions pas les projecteurs nécessaires. Alors j’ai décidé d’enlever les plafonds et de les remplacer par des draps blancs. La lumière du jour se reflétait, se diffusait, créant cette clarté naturelle qui baignait les visages. »

Cette idée, née d’un besoin pratique, est devenue une signature esthétique. Le résultat impressionna le grand critique français Marcel Martin qui, après la projection du film, demanda à le revoir immédiatement et à rencontrer le directeur photo et la jeune actrice. « Il m’a dit qu’il ne comprenait pas ce que disait l’actrice Souad Hosny, mais ses yeux parlaient. » Puis il m’a félicité et a ajouté qu’il était rare de ressentir à ce point le temps et la nuit. »

Ce souvenir, simple et sincère, exprime à lui seul la philosophie de Mahmoud Abdelsamie : faire naître la beauté de la contrainte, transformer la pénurie en invention. « Ce jour-là, j’ai compris que la lumière n’est pas seulement un outil. C’est une émotion. »

L’expérience comme apprentissage

Il a insisté sur l’importance de l’expérimentation et du savoir empirique :
« Le plus important n’est pas ce qu’on apprend à l’Institut supérieur du cinéma. Le plus important, c’est l’expérience qu’on accumule au fil des années, en cherchant des solutions et en inventant de nouvelles méthodes. Il faut beaucoup d’imagination, de passion et une bonne connaissance de la lumière et des mouvements de caméra. »

Il a raconté comment, sur plusieurs tournages, il avait dû improviser des solutions techniques avec des moyens rudimentaires : de simples bricolages qui finissaient par fonctionner parfaitement.

Filmer la guerre

L’un des moments les plus marquants de la rencontre a été le récit de son expérience sur le front, avec l’un de ses amis :
« Nous avons été les premiers à aller tourner pendant la guerre. Nous avons pris une caméra et nous sommes allés au front. Nous avons vu des scènes horribles. Nous étions dans les tranchées souterraines. La terre tremblait sous les explosions et les bâtiments s’effondraient. Les soldats israéliens étaient tout près. J’ai filmé le canal, les soldats, les blessés, les morts. »

Puis, d’une voix plus posée :
« Je tournais ce que je voyais, bien sûr sans réalisateur, sans plan, sans rien de préparé. L’essentiel était de tourner et de documenter. »

Une leçon de persévérance et de transmission

En clôturant la rencontre, Mahmoud Abdelsamie a prononcé une phrase qui résume à elle seule toute sa vie de chef opérateur : « Je tourne quoi ? Où ? Pourquoi ? »
Ces questions, qu’il dit s’être posées trop tard, sont devenue le fil conducteur de sa réflexion sur le cinéma. « C’est lorsque j’ai commencé à enseigner, a-t-il expliqué, que j’ai compris tout ce que j’avais fait pendant mon parcours. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé toutes les avancées et tout ce que j’avais accompli. »

Cette réflexion simple et lucide résume l’essence d’un parcours bâti sur la recherche, l’expérimentation et la transmission. Pour Mahmoud Abdelsamie, la lumière n’est pas un simple outil technique : elle est langage, pensée et émotion. En lui décernant la Pyramide d’or pour l’ensemble de sa carrière, le Festival international du film du Caire a salué un artiste qui, toute sa vie, a cherché à filmer avec vérité et à transmettre ce regard à ceux qui viendront après lui.

Neïla Driss

Tags: CIFFCIFF 2025CinémaFestivalFestival International du Film du CaireFestival International du Film du Caire (CIFF)

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