La Tunisie a vécu ces derniers jours l’un des basculements climatiques les plus spectaculaires depuis des décennies. L’expert en développement et ressources hydriques, Hussein Rahili, a indiqué qu’il s’agit d’une “oscillation climatique tunisienne” exceptionnelle, un phénomène que le pays n’a plus connu depuis 33 ans. Il rappelle également que le mois d’octobre 2025 a été le plus chaud au niveau mondial depuis plus de 50 ans.
Intervenant sur les ondes de Jawhara FM, Rahili a expliqué que les températures sont passées, en moins de 48 heures, de 37°C le 26 octobre à entre 0 et 3°C, un contraste brutal rarement observé. Selon lui, la baisse se poursuivra entre mardi et vendredi, avec des pluies potentiellement abondantes dans plusieurs régions.
S’agissant des barrages, l’expert déplore l’absence de données officielles depuis le 10 octobre malgré leur importance stratégique. Il estime toutefois le taux de remplissage actuel entre 24,5 % et 25 %, un niveau supérieur à celui de l’an dernier qui n’avait pas dépassé 19,6 %, soit un écart d’environ 132 millions de m³. Les apports attendus — entre 15 et 20 millions de m³ — pourraient contribuer à réduire partiellement le déficit.
Transparence climatique
Rahili a enfin appelé à intégrer pleinement les transformations climatiques rapides dans la gestion de l’eau et les politiques d’adaptation, avertissant que ces phénomènes extrêmes pourraient devenir plus fréquents.
Le spécialiste appelle enfin à une transparence totale dans la communication des données hydriques, estimant qu’une gestion rationnelle et anticipative nécessite un accès public permanent aux informations stratégiques. Une condition indispensable, selon lui, pour affronter les défis climatiques qui s’annoncent de plus en plus complexes.
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