Une frappe aérienne israélienne, menée le 10 août 2025 près de l’hôpital al-Shifa à Gaza, a coûté la vie à Anas al-Sharif, correspondant de la chaîne Al Jazeera, ainsi qu’à plusieurs autres journalistes présents sur place. Selon les autorités palestiniennes, au moins sept personnes ont été tuées dans cette attaque, dont quatre reporters de la même chaîne.
L’armée israélienne a rapidement revendiqué l’opération, affirmant que le journaliste était en réalité un « dirigeant de cellule du Hamas » impliqué dans des tirs de roquettes contre des civils et des soldats israéliens. Ces accusations ont été rejetées avec force par Al Jazeera, qui dénonce un « acte prémédité » visant à faire taire une voix critique de la couverture du conflit.
Anas al-Sharif, âgé de 28 ans et originaire du camp de réfugiés de Jabalia, était connu pour être resté l’un des rares journalistes à couvrir le nord de Gaza malgré les bombardements quotidiens. Il avait déjà perdu son père lors d’une frappe israélienne en décembre 2023. Dans ses dernières publications, quelques instants avant sa mort, il dénonçait l’intensification des frappes sur la ville et affirmait sa volonté de continuer à témoigner.
L’attaque a suscité l’indignation des défenseurs de la liberté de la presse. Des organisations internationales rappellent que plus de 200 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, et appellent à des enquêtes indépendantes pour faire la lumière sur ces assassinats.
Pour beaucoup, la mort d’Anas al-Sharif symbolise la vulnérabilité extrême des reporters travaillant en zones de guerre et relance le débat sur la nécessité de mécanismes internationaux contraignants pour assurer leur protection.