Le journaliste Mohamed Boughaleb a été condamné, jeudi 10 juillet 2025, à deux ans de prison par la chambre criminelle n°44 du tribunal de première instance de Tunis. La décision a été rendue en vertu de l’article 24 du décret-loi n°54 relatif à la lutte contre les infractions aux systèmes d’information et de communication.
La condamnation fait suite à une plainte déposée par une enseignante universitaire, en lien avec une publication jugée diffamatoire. Selon le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), les résultats d’un test d’expertise auraient toutefois établi que le journaliste n’était pas l’auteur de la publication concernée.
Dans un communiqué publié ce vendredi, le SNJT a exprimé sa préoccupation face à cette décision, tout en rappelant son opposition au recours aux peines de prison dans les affaires d’opinion. Le syndicat appelle à la suspension de l’application du décret-loi n°54, actuellement en discussion à l’Assemblée pour une éventuelle révision, notamment de son article 24.
Le SNJT évoque par ailleurs une tendance à la judiciarisation des affaires liées à la liberté d’expression et réitère son soutien aux journalistes faisant face à des poursuites judiciaires.
Rappelons que Mohamed Boughalleb, a été arrêté le 22 mars 2024, pour être poursuivi en vertu de l’article 24 du décret 54 à la suite d’une plainte déposée le 5 avril par une enseignante universitaire. Le journaliste Mohamed Boughalleb avait été libéré le 20 février 2025. Il a comparu le 23 juin 2025 devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, avant d’être condamné hier à deux ans de prison.
Dans une autre affaire, il avait été condamné en appel, en juin 2024 à huit mois de prison par la Chambre pénale de la Cour d’appel de Tunis. Il avait été jugé sur la base du décret 54 à la suite d’une plainte déposée par une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses sur fond de ses commentaires à la radio et à la télévision sur les visites à l’étranger et les politiques du ministère.