Le procès lié à l’assassinat de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari, tué par balles en décembre 2016, a été reporté par la chambre criminelle antiterroriste du tribunal de première instance de Tunis. L’affaire implique 11 accusés, tous en fuite à ce jour.
Plus de huit ans après l’assassinat de Mohamed Zouari, ingénieur en aéronautique et ancien membre des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la justice tunisienne peine toujours à faire la lumière sur une affaire qui a fortement secoué l’opinion publique nationale et internationale.
Vendredi 5 juillet 2025, la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme, relevant du tribunal de première instance de Tunis, a décidé de reporter le procès à une date ultérieure, suite à une demande formulée par la défense.
Le dossier porte sur 11 accusés, tous actuellement en fuite. Selon les éléments de l’enquête, le 15 décembre 2016, Mohamed Zouari a été abattu à Sfax, devant son domicile. Un véhicule utilitaire aurait délibérément bloqué la route de sa voiture avant que plusieurs individus armés n’ouvrent le feu.
Le rapport médico-légal a révélé que la victime avait été atteinte de 20 balles, provoquant une mort immédiate. Une exécution planifiée avec minutie, qui avait rapidement orienté les soupçons vers une opération d’envergure internationale.
Dès les premières heures suivant le drame, les regards se sont tournés vers le Mossad, les services de renseignement israéliens. Mohamed Zouari était connu pour ses travaux sur les drones militaires, notamment pour le compte du mouvement Hamas, auquel il était affilié. Le mouvement palestinien avait d’ailleurs pointé directement Israël comme étant responsable de l’assassinat.
En Tunisie, l’affaire avait suscité une onde de choc. Le parquet avait ouvert une enquête pour crime terroriste, tandis que des voix politiques et de la société civile appelaient à une réaction ferme des autorités face à ce qu’elles qualifiaient de violation de la souveraineté nationale.
Malgré les enquêtes menées par les services de sécurité tunisiens et l’arrestation ponctuelle de quelques suspects dans les mois qui ont suivi, aucun des principaux accusés n’a été physiquement présenté devant la justice. Tous restent en fuite, certains à l’étranger, ce qui freine considérablement l’avancée du dossier.