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Accueil Culture

Cannes 2025 – Une présence arabe plurielle mais encore marginale

par Neïla DRISS
mardi 6 mai 2025 09:26
dans Culture
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À Cannes, le cinéma arabe ne se contente plus d’être présent : il s’impose désormais comme un acteur incontournable. Chaque année, la Croisette devient le théâtre d’une riche diversité de voix, de récits et de visions portés par des cinéastes issus ou héritiers du monde arabe. La 78e édition, qui se déroule du 13 au 24 mai 2025, ne fait pas exception. La vitalité du cinéma arabe s’y manifeste dans presque toutes les sections : des sélections officielles aux espaces plus indépendants, du tapis rouge aux couloirs discrets du Marché du Film, des récits réalistes aux formes les plus expérimentales.

Cette année, elle se décline à travers des films venus de Tunisie, d’Égypte, de Palestine, du Maroc, d’Irak, mais aussi à travers des auteurs d’origine arabe installés en Europe. Elle s’étend également aux pavillons nationaux et aux initiatives professionnelles. Plus qu’une simple représentation, c’est une présence vivante, complexe et profondément ancrée dans les réalités sociales, politiques et intimes du monde contemporain.

Mais cette présence demeure encore marginale. Car si les films issus du monde arabe sont visibles dans presque toutes les sections du Festival, ils peinent à s’imposer au cœur de ses deux vitrines les plus emblématiques : la Compétition officielle et Un Certain Regard. Aucun film majoritairement produit par un pays arabe n’est en lice cette année pour la Palme d’or. Les œuvres sélectionnées dans cette section, bien qu’ancrées dans des réalités arabes, sont souvent réalisées par des cinéastes de la diaspora ou portées par des financements occidentaux. Leurs récits se situent souvent à la marge du cinéma arabe local.

À Un Certain Regard, la présence est plus affirmée avec trois films tournés dans des pays arabes — Égypte, Palestine et Tunisie — et portés par des cinéastes enracinés dans leurs territoires. Mais là encore, la coproduction internationale reste souvent une condition d’existence. Cette dépendance structurelle interroge : pourquoi les œuvres pleinement arabes, produites localement, peinent-elles à franchir les seuils de ces sélections centrales ? Il ne suffit pas d’être visible pour être pleinement reconnu. Pour que le cinéma arabe soit véritablement pris en compte, il doit pouvoir exister dans toute sa souveraineté esthétique et institutionnelle, au cœur même du Palais.

Compétition officielle : des récits arabes en tension

Trois films liés au monde arabe figurent cette année dans la prestigieuse Compétition officielle. Leur présence témoigne d’un intérêt renouvelé pour des récits marqués par les trajectoires migrantes, les contextes postcoloniaux et les tensions entre appartenance et émancipation.

 

 

La Petite Dernière, de la réalisatrice franco-tunisienne Hafsia Herzi, inaugure ce triptyque avec une proposition audacieuse : l’adaptation à l’écran du roman éponyme de Fatima Daas. Porté par une écriture à la fois délicate et frontale, le film suit les dilemmes d’une jeune femme musulmane en banlieue parisienne, confrontée à sa foi et à la découverte de son homosexualité. Fatima, 17 ans, « la petite dernière », entre à l’université de philosophie à Paris, où s’ouvre à elle un nouvel univers. Ce cheminement intime, que Herzi traite avec pudeur et intensité, interroge les injonctions sociales, le poids des traditions et le vertige du désir.

 

 

Dans un registre très différent, Les Aigles de la République du cinéaste suédois d’origine égyptienne Tarik Saleh s’impose comme le troisième volet de sa trilogie du Caire. Dans cette fable sombre, aux accents de thriller politique, un acteur adulé accepte sous la contrainte un rôle dans un film patriotique commandité par un général influent. La mise en abyme du pouvoir et du jeu d’acteur prend une dimension vertigineuse lorsque George Fahmy, le héros, tombe amoureux de l’épouse du militaire. Satire grinçante, réflexion sur la censure et la compromission, le film prolonge l’univers du très remarqué Boy from Heaven, tout en explorant plus encore les rouages du pouvoir et de la manipulation.

 

 

Dernière proposition, plus contemplative mais tout aussi engagée : Sirat du cinéaste espagnol Óliver Laxe. Tourné au Maroc, ce road-movie ne provient pas d’un réalisateur arabe, mais s’inscrit pleinement dans un territoire, une langue et des corps profondément marocains. À travers la quête d’un père et de son fils partis à la recherche d’une jeune femme disparue dans le massif du Saghro, Laxe signe un film qui explore la tension entre tradition et modernité, porté par une narration à la fois physique et introspective.

 

Un Certain Regard : ancrages arabes et résistances sociales

La section Un Certain Regard, souvent perçue comme le laboratoire du Festival, accueille trois films puissants issus de réalités arabes contemporaines. Ici, les chroniques sociales, les récits d’exil et les regards féminins se répondent avec force.

Dans Promis le ciel, la cinéaste tunisienne Erige Sehiri, qui ouvre la section, explore la solidarité féminine dans un huis clos tunisien. Marie, pasteure ivoirienne, Naney, jeune mère, et Jolie, étudiante ivoirienne, partagent un foyer improvisé devenu un espace de résistance aux oppressions sociales. L’arrivée d’une enfant rescapée d’un naufrage ajoute une note tragique et bouleversante à cette chronique de la survie. Erige Sehiri propose un regard profondément humain, au croisement des enjeux migratoires, du soin et de l’espérance.

 

 

Dans Aisha Can’t Fly Away, premier long métrage du réalisateur égyptien Morad Mostafa, la caméra épouse la trajectoire d’une jeune migrante somalienne au Caire. Confrontée au racisme, à la précarité et à la violence systémique, Aisha tente de survivre dans un quartier dominé par les gangs, jusqu’à ce qu’une offre de « protection » précipite sa chute. Le film capte avec une justesse troublante la vulnérabilité des sans-papiers dans un environnement urbain indifférent, voire hostile.

 

 

Once Upon a Time in Gaza, des frères Tarzan et Arab Nasser, revient sur leur terre natale avec un regard mêlant tragédie et satire. Dans la Gaza de 2007, rongée par la crise, Yahya et Osama, duo improbable formé par un vendeur de falafels et un petit dealer, montent une affaire illégale sous l’œil d’un policier corrompu. Derrière l’humour noir, se dessine le portrait d’une jeunesse enfermée, résiliente et résolument créative.

 

 

 

Formats courts : la relève arabe entre urgence et mémoire

 

 

Le cinéma arabe s’exprime aussi avec force dans les formats courts. En Compétition officielle des courts métrages, I’m glad you’re dead now du Palestinien Tawfeek Barhom se distingue par sa densité émotionnelle. Deux frères retournent sur une île de leur enfance pour y exhumer des secrets douloureux. Une œuvre poignante, hantée par la mémoire et la perte.

 

 

À La Cinef, espace dédié aux jeunes cinéastes issus d’écoles de cinéma, Bimo d’Oumnia Hanader évoque la migration à travers un appel de détresse venu d’Algérie. Sihem, en France, apprend que son frère a tenté la traversée. Ce court récit d’une brûlante actualité donne voix à une génération tiraillée entre deux rives.

 

Sections parallèles : récits forts et regards singuliers

 

 

À la Semaine de la critique, L’mina de la Marocaine Randa Maroufi bouscule les codes documentaires. Recréant les puits de charbon illégaux de Jerada, elle met en scène les habitants eux-mêmes dans un dispositif immersif, entre performance sociale et cinéma documentaire. Une expérience rare, à la frontière de l’activisme.

 

 

L’ACID, fidèle à son attention aux écritures singulières, présente deux projets bouleversants. La Vie après Siham de Namir Abdel Messeeh est une lettre d’amour à sa mère défunte. En convoquant les souvenirs, l’exil, et les images de Youssef Chahine, le cinéaste franco-égyptien tisse un récit autobiographique d’une grande tendresse, entre France et Égypte.

 

 

Avec Put your soul on your hand and walk, la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi collabore avec la photographe palestinienne Fatem Hassona. À travers leurs échanges numériques, le film devient un manifeste de résistance en temps réel. La mort tragique de Fatem, tuée par une frappe israélienne le 16 avril 2025, 24 heures après l’annonce de la sélection du film, donne une résonance poignante à cette œuvre née de l’urgence et du courage.

 

À la Quinzaine des cinéastes, The President’s Cake du jeune Irakien Hasan Hadi aborde la dictature par la comédie. Dans l’Irak des années 1990, une fillette est chargée de confectionner le gâteau d’anniversaire de Saddam Hussein. Absurde, mordant, le film joue avec la peur, la bureaucratie et le grotesque des régimes autoritaires.

 

Marché du Film : dynamiques arabes et perspectives professionnelles

Au Marché du Film, plusieurs entités arabes annoncent une présence active, notamment le Centre du cinéma arabe, la Palestine et l’Égypte, qui proposent évènements et rencontres professionnelles.

 

 

Du 15 au 18 mai 2025, le Centre du cinéma arabe (ACC) organise six rendez-vous au Marché du Film, mettant en lumière les dynamiques du secteur audiovisuel arabe. L’ouverture se fait avec une table ronde sur le rôle central de l’Égypte, qualifiée de « nation du blockbuster arabe », suivie d’un événement sur invitation consacrant la « Personnalité arabe de l’année ». Le 16 mai, un panel met à l’honneur le cinéma palestinien et sa résilience, suivi d’une étude de cas sur les coproductions arabes. Le 17 mai, les Prix de la critique pour le cinéma arabe réuniront professionnels et journalistes sur la Plage des Palmes. Le 18 mai, un dernier panel traitera des financements en fonds propres pour les productions arabes.

 

 

Le pavillon égyptien, porté par le Festival international du film du Caire, le Festival d’El Gouna et la Commission égyptienne du film, propose une série d’activités : tables rondes, espaces de pitch, rencontres professionnelles, et initiatives valorisant l’Égypte comme destination de tournage. Un programme conçu pour relancer l’industrie et stimuler les collaborations internationales.

 

 

Dans la section Fantastic 7, dédiée au cinéma de genre, le film Mauvais Œil (Ayin Hara) du réalisateur Yasir Kareem, présenté par le Festival International du Film du Caire, revisite les croyances anciennes à travers une histoire de malédiction. Une incursion rare du monde arabe dans le fantastique, encore trop peu visible sur la scène internationale.

 

 

La Palestine est représentée pour la 7ᵉ année consécutive au Marché du Film via le Palestine Film Institute, avec le programme Cannes Docs : Palestine Showcase, qui présente quatre documentaires en développement (Sama, My Rebel Heart, Wolf Game, Asphalt). En parallèle, le Pavillon de la Palestine revient au Village International, affirmant la résilience d’un cinéma en lutte pour sa survie, soutenu par des partenaires régionaux et internationaux.

 

 

Pour la première fois de son histoire, l’Irak participera officiellement au Marché du Film du Festival de Cannes 2025 avec un pavillon national dédié. Cette présence s’inscrit dans le cadre d’une initiative de soutien au cinéma irakien, lancée par le ministère de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, en collaboration avec le bureau du conseiller culturel du Premier ministre, le Syndicat des artistes irakiens et le Comité Al-Hassan Ibn Al-Haytham pour la mémoire visuelle irakienne. À travers ce pavillon, l’Irak entend porter la voix de son cinéma, ses récits, sa mémoire et ses détails inaltérables, annonçant ainsi le début d’une nouvelle décennie de renouveau cinématographique.

Le Syndicat des artistes irakiens a déclaré sur sa page Facebook : « Nous annonçons notre présence non pas comme une simple participation, mais comme un acte culturel de résistance, qui redonne à l’histoire irakienne sa juste place, et lui offre le droit d’être vue et entendue. » Il précise que ce pavillon représente un espace pour les créateurs et leurs récits, une fenêtre ouverte sur le monde et un signal fort de l’entrée du cinéma irakien dans une nouvelle ère.

 

Comme chaque année, les pavillons arabes – tunisien, marocain, algérien, saoudien et autres – occupent une place active dans la Cité internationale du cinéma. Ils témoignent d’une volonté affirmée de structurer les industries, de créer des ponts et de faire entendre des récits ancrés, portés par des cinéastes souvent isolés mais résolument tournés vers l’avenir.

L’édition 2025 du Festival de Cannes dessine une cartographie arabe riche et mouvante. Elle révèle des identités en tension, des histoires de déracinement, d’exil et de renaissance. Mais elle met surtout en lumière une génération d’artistes, de cinéastes, de technicien·nes et de producteur·ices qui, malgré les obstacles, investissent l’écran comme un lieu de résistance, de mémoire et d’invention. À travers eux, le monde arabe ne se contente plus d’être vu : il regarde, filme, questionne – et cela change tout. Reste à espérer que leur cinéma trouve une place croissante dans les festivals internationaux, et surtout à Cannes.

Neïla Driss

 

Tags: Cannes 2025CinémaCinéma arabeFestivalFestival de Cannes
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