Près de 1 000 réservistes israéliens, majoritairement de l’armée de l’air, ont signé hier une lettre exigeant la fin de la guerre à Gaza. Ils accusent Nétanyahou de compromettre la libération des otages pour servir ses intérêts politiques personnels.
« La guerre sert des intérêts politiques, pas des intérêts de sécurité », affirment-ils. « Continuer conduira à la mort des otages, des soldats et de civils innocents. »
Cette opposition, présentée comme courageuse, n’est que l’énième répétition d’un spectacle bien rodé qui sert les intérêts diplomatiques israéliens sans jamais infléchir sa politique. En 1982, après les massacres de Sabra et Chatila, des pilotes avaient exprimé leurs « inquiétudes » sans conséquence. En 2003, la prétendue rébellion de 27 pilotes contre les assassinats ciblés en Cisjordanie n’a rien changé. En 2014, les révélations des membres de l’unité 8200 sur la surveillance des Palestiniens sont restées lettre morte.
Ces épisodes de « dissidence » médiatisés donnent l’illusion d’un débat démocratique interne, mais la réalité sur le terrain reste implacable. Même aujourd’hui, alors que l’on déplore 10 morts dont sept enfants dans une nouvelle frappe israélienne à Gaza, et que le bilan s’élève à plus de 1 240 morts depuis qu’Israël a interrompu la trêve et relancé son offensive, les opérations militaires se poursuivent sans interruption malgré les condamnations internationales. En 2025, alors que l’État hébreu est accusé de génocide, cette nouvelle « fronde » arrive opportunément pour adoucir son image sans rien changer au fond.
La réalité est plus cynique : ces contestations sont parfaitement intégrées à la stratégie de communication du pouvoir. Elles servent de soupape permettant de relâcher la pression internationale, sans jamais remettre en cause la machine de guerre. Pendant que les médias s’extasient sur cette poignée de réservistes « courageux », des milliers d’autres exécutent sans état d’âme les ordres à Gaza.
L’histoire se répète : après chaque pseudo-contestation, la politique israélienne reste inchangée, voire se durcit. La colonisation s’intensifie, les bombardements continuent, et l’oppression palestinienne s’aggrave. Cette « fronde » n’est qu’un rideau de fumée masquant un système qui a transformé la dissidence en outil de propagande.