Dans un contexte marqué par une relative accalmie depuis 2020, Alep, ville stratégique du nord-ouest de la Syrie, est à nouveau le théâtre de violents affrontements.
Depuis vendredi, des groupes rebelles dirigés par Hay’et Tahrir al-Cham ont lancé une offensive de grande envergure contre les positions gouvernementales, marquant une rupture brutale avec trois années de statu quo. Ce regain de violence suscite des craintes de résurgence du conflit, accompagné de conséquences humanitaires et géopolitiques alarmantes.
Points importants
Reprise des combats violents à Alep, où une offensive coordonnée marque la plus grande escalade depuis 2020.
Conséquences humanitaires préoccupantes, avec au moins quatre morts civils et plus de 14 000 personnes déplacées.
Enjeux géopolitiques exacerbés, impliquant des acteurs comme la Russie, l’Iran et la Turquie, dans un contexte régional déjà sous tension.
Les hostilités ont débuté par deux explosions de voitures piégées, suivies d’une attaque terrestre sur l’ouest d’Alep. Selon SANA, quatre civils, dont deux étudiants, ont perdu la vie dans des bombardements visant un bâtiment universitaire. Parallèlement, plus de 14 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont été déplacées, d’après les Nations Unies, aggravant une situation humanitaire déjà critique.
Les rebelles, épaulés par des factions alliées, ont conquis plusieurs villages et contrôlent désormais l’autoroute stratégique M5, essentielle pour les mouvements logistiques et militaires du régime syrien.
La riposte du régime et l’implication des puissances alliées
L’armée syrienne affirme avoir repoussé plusieurs attaques et repris certains territoires. Soutenue par des frappes aériennes russes, elle cible intensivement les zones contrôlées par les rebelles près de la frontière turque. Moscou, par la voix du Kremlin, qualifie cette offensive d’ »atteinte à la souveraineté syrienne », tandis que l’Iran réaffirme son soutien au régime d’al-Assad dans la lutte contre le terrorisme.
Cette escalade survient dans un contexte régional complexe. Les tensions au sud du Liban entre Israël et le Hezbollah pourraient avoir encouragé les rebelles à exploiter une fenêtre stratégique pour regagner du terrain. De son côté, la Turquie, préoccupée par la stabilité de sa frontière, appelle à un cessez-le-feu immédiat, craignant une nouvelle crise humanitaire.