La polémique bat son plein depuis que l’ISIE a dévoilé la liste finale des candidats à l’élection présidentielle du 6 octobre, excluant trois candidats qui avaient pourtant été repêchés par le Tribunal administratif.
Hier, le prĂ©sident de l’Instance SupĂ©rieure IndĂ©pendante pour les Élections, Farouk Bouasker a annoncĂ© la liste dĂ©finitive des candidats Ă la prĂ©sidentielle du 6 octobre. Dans ce contexte, l’ISIE a retenu les candidatures dĂ©jĂ acceptĂ©es de Kais Saied, Ayachi Zammel et Zouhaier Maghzaoui balayant ainsi les dĂ©cisions du Tribunal administratif.
Il est à noter que le tribunal administratif a récemment rendu ses décisions concernant les litiges liés aux candidatures pour l’élection présidentielle et a décidé de réintégrer trois candidats à la course à la Présidence, à savoir Abdeltif Mekki, Mondher Zenaidi et Imed Daimi.
En effet, alors que le Tribunal administratif a accepté le recours en appel déposé par ces candidats, l’ISIE a finalement décidé de ne pas les « réintégrer » dans la liste des candidats à la Présidence de la République.
Le porte-parole du tribunal administratif, Fayçal Bouguerra, a pourtant confirmĂ©, hier que le tribunal avait informĂ© l’ISIE de ses dĂ©cisions concernant les recours des candidats, conformĂ©ment Ă la loi et Ă l’article 24 de la dĂ©cision n° 18 de 2014 de l’ISIE relative aux procĂ©dures de candidature pour l’Ă©lection prĂ©sidentielle.
Il a rappelĂ© que l’article en question stipule que l’ISIE est tenue d’exĂ©cuter les dĂ©cisions de la session plĂ©nière judiciaire du tribunal administratif dès rĂ©ception de l’arrĂŞt ou d’une attestation du dispositif. « Ainsi, il n’est pas nĂ©cessaire de consulter les motifs, et l’ISIE est contrainte de mettre en Ĺ“uvre les jugements conformĂ©ment Ă la loi et Ă l’article 24 de la dĂ©cision n° 18 de 2014 de l’ISIE », a-t-il ajoutĂ©.
Pour se justifier le prĂ©sident de l’ISIE, a affirmĂ© lors d’une confĂ©rence de presse que l’Instance n’a pas pu obtenir les copies des jugements rĂ©cemment rendus par la session plĂ©nière judiciaire du tribunal administratif et qu’elle n’a pas Ă©tĂ© informĂ©e de ces dĂ©cisions conformĂ©ment Ă la loi dans les 48 heures suivant leur prononcĂ©.
Or, selon Fayçal Bouguerra l’ISIE et les candidats concernĂ©s ont Ă©tĂ© informĂ©s des verdicts le jour mĂŞme de l’annonce de chaque jugement. Il a, Ă©galement, prĂ©cisĂ© que « l’Instance Ă©lectorale a demandĂ© au tribunal des copies Ă©crites des jugements ».
Ce mardi 3 septembre, l’ISIE apporte de nouvelles précisions dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
« Il est important pour l’ISIE de prĂ©ciser qu’après avoir examinĂ© les copies des jugements rendus par le Tribunal Administratif sous les numĂ©ros 24003579 datĂ© du 27 aoĂ»t 2024, 24003591 datĂ© du 29 aoĂ»t et 24003592 datĂ© du 30 aoĂ»t, dont la Commission a Ă©tĂ© informĂ©e en dehors des dĂ©lais lĂ©gaux prĂ©vus par l’article 47, dernier alinĂ©a de la loi Ă©lectorale, et après l’approbation par son Conseil de la liste finale des candidats aux Ă©lections prĂ©sidentielles, il a Ă©tĂ© clairement Ă©tabli que ces jugements ne prescrivaient pas de manière claire et explicite l’inclusion des candidats appelants dans la liste finale des candidats.
En effet, les jugements Ă©taient conditionnĂ©s Ă la vĂ©rification par l’Instance que les candidats rejetĂ©s jouissaient de tous leurs droits civiques et politiques en l’absence du Bulletin N°3. Par consĂ©quent, cela confirme qu’il est impossible de mettre en Ĺ“uvre ces jugements, mĂŞme si l’Instance en avait Ă©tĂ© informĂ©e dans les dĂ©lais lĂ©gaux ».
