Abus de pouvoir, blanchiment d’argent, octroi de crédit sans garantie et cinq arrestations, voici les résultats des enquêtes, toujours en cours, sur la corruption au sein de la Banque Nationale Agricole (BNA).
Le ministère public du Tribunal de première instance de Tunis a autorisé l’Unité nationale d’investigation des crimes financiers complexes d’El Gorjani la mise en détention de trois cadres de la BNA : un ancien directeur général, une ex directrice générale adjointe, ainsi qu’un employé retraité, ancien secrétaire général du principal syndicat de la banque.
Et ce, pour une période initiale de cinq jours pouvant être prolongée, selon les déclarations de Mohamed Zitouna, porte-parole du Tribunal de Première Instance de Tunis à Mosaïque FM.
Les suspects sont accusés d’abus de pouvoir pour tirer profit, ainsi que de préjudice à l’administration et de blanchiment d’argent. Les enquêtes visent notamment le secrétaire général du syndicat pour avoir bénéficié de prêts dépassant ses revenus, sans respecter les procédures légales.
Le ministère public a également autorisé la détention d’une cliente et d’un employé de la BNA.
La femme est soupçonnée d’avoir obtenu un crédit de la Banque sans respecter les procédures légales applicables, de ne pas avoir restitué le montant du crédit et de n’avoir saisi le comité des conflits de la banque qu’après qu’il ait été décidé d’ouvrir une enquête judiciaire concernant des soupçons de corruption financière et administrative dans l’octroi de crédits par la Banque agricole, avec l’aide de l’employé de la banque.
La BNA est dans le viseur de Kaïs Saïed depuis septembre 2023, quand il a effectué une visite inopinée au siège de l’établissement pour fustiger la corruption au sein de cette banque notamment en ce qui concerne l’octroi de crédits sans garanties.