Les élections locales destinées à élire les représentants dans les conseils locaux n’ont pas fait recette. Le second tour du 2e tour a été marqué par une forte abstention… comme au 1er tour.
Le taux général de participation des électeurs au second tour des élections locales a atteint 12,44%, à la clôture des bureaux de vote, hier, dimanche 4 février 2024. Cela signifie que seulement 520.303 électeurs sur un total de 4 millions 181 mille 871 électeurs se sont rendus aux bureaux de vote.
Cela signifie également que ces élections locales ont été boudées de bout en bout si on se réfère aux taux de participation (11,84% au 1er tour et 12,44% au 2e tour, soit une moyenne de 12%). Cela signifie surtout que ces élections ont été marquées par un taux d’abstention de 88%.
De plus, le contraste est évident entre les régions. Le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie, Farouk Bouaskar, l’a reconnu lui-même en déclarant, hier, qu’il y avait des disparités dans les taux de participation au vote au second tour des élections locales.
En effet, les taux les plus élevés ont été enregistrés dans les gouvernorats de Sidi Bouzid (26% de participation), suivi de Zaghouan (22,2%), Kasserine (21,8%) et Mahdia (20,5%). En revanche, les taux de participation les plus bas ont été enregistrés dans le Grand-Tunis (l’Ariana, Tunis et Ben Arous).
Plusieurs interrogations méritent une réponse sachant que ces élections locales sont censées être représentatives du peuple. Ces élections locales ou élections du Conseil régional et territorial, avait pour but d’élire les membres à 224 conseils locaux.
Avec ce 2e tour, s’achèvait ainsi la première étape du processus d’installation de la deuxième chambre parlementaire, le Conseil national des districts et des régions.
A l’occasion de ce nouveau processus électoral, 2434 membres de 279 conseils locaux, doivent être choisis. Ils devront, à leur tour, désigner la composition du Conseil national des régions et des districts, créé par la Constitution du 25 juillet 2022.
Une fois élu, chaque conseil local procédera à un tirage au sort pour désigner l’un de ses membres pour un siège au conseil au niveau régional (gouvernorat).
Ces élections locales tout comme les dernières élections législatives en 2023, devraient être passées au crible de l’ISIE et des instituts de sondage pour comprendre les véritables raisons de ce désaveu.
Les Tunisiens boudent les urnes pour la quatrième fois et cela mérite réflexion ! Comment expliquer cette désaffection ? Comment expliquer un taux d’abstention aussi fort ? Toutes ces questions méritent qu’on se penche sur cette démocratie à la tunisienne !