Quel sort réserve l’entité sioniste à Gaza après la guerre en supposant qu’elle parvient à éliminer le Hamas ? Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a présenté, dans la soirée de jeudi 4 janvier 2024, son premier plan de « l’après-guerre » dans la bande de Gaza.
Ce plan, basé sur un scénario optimiste pour les Israéliens, et dont les grandes lignes ont été dévoilées, projette que la bande de Gaza sera gouvernée sans le Hamas ni l’administration civile israélienne après les combats.
Ce plan de Yoav Gallant a été dévoilé à la presse mais n’a pas encore obtenu l’approbation du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu, sachant que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé lundi, de son côté, à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre et à « encourager » la population palestinienne à émigrer.
Le dévoilement de ce plan intervient à la veille d’une nouvelle visite au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui vise entre autres à éviter une propagation de la guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007
Quoi qu’il en soit, l’entité sioniste reste déterminée à poursuivre la guerre à Gaza jusqu’au « retour des otages » et au « démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas ».
Le plan ne prévoit pas une présence civile israélienne dans la bande de Gaza après la guerre, mais l’armée d’occupation garderait toutefois sa liberté d’action à Gaza, qui devra être administrée par les Palestiniens à la condition qu’il n’y ait aucune action hostile ou menace contre Israël.
Reste à savoir si ce plan sera appliqué, même en cas de victoire des Israéliens, comme ils le présument sachant qu’à Gaza, le Hamas jouit d’une immense popularité et que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui siège actuellement en Cisjordanie occupée, n’est pas en odeur de sainteté dans ce territoire.
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a un autre avis sur la question. Dans un entretien au Financial Times, il a rappelé qu’Israël « veut séparer politiquement la bande de Gaza de la Cisjordanie ».
Il ne pense pas « qu’Israël va quitter Gaza très bientôt », et croit plutôt « qu’Israël va créer sa propre administration civile qui fonctionnera sous l’autorité de son armée d’occupation ».