Quels étaient les meilleurs bistrots des grandes avenues de Tunis ? Du Colibri au Zanzibar, notre tournée des grands-ducs.
Comment s’offrir une tournée des troquets du Tunis d’antan en n’ayant que quelques sous ? La recette était simple et consistait à s’offrir un canon dans chaque bistrot, tout en profitant de la kemia généreusement offerte par les taverniers.
En ce temps, le centre-ville grouillait de petits bars de caractère où tout le monde venait boire et manger.
Sur l’avenue Bourguiba, l’offre était abondante et les bons coins se comptaient par dizaines.
Le Triomphe, le Normandie et le Prado étaient au cœur de la ville, non loin du Café de Paris ou du Paris Bar. Comment oublier le Marignan, le Rossini, le Coq d’or ou Chez Max ? Comment ne pas mentionner l’Univers, le Guillaume Tell ou le Claridge ?
Comment ne pas se laisser tenter par le bar du Tourisme, près de la gare du Tgm ?
Avenue de Carthage, le Florence, le Coquille et la Brasserie de la Paix vous ouvraient les bras.
Avenue du Portugal, le Paon, la Nouvelle Escale et la Mouette vous accompagnaient jusqu’au port où les bistrots de la Petite Sicile accueillaient les amis en goguette. Le Scoubidou, l’Escargot et le Bar des Amis se souviennent de cette époque.
Les petits restaurants ne manquaient pas dans les parages : Le Bec fin, le Boléro, Tantonville, le Strasbourg, le Cosmos, le Paradiso, le Régent, la Forestière et l’Étoile.
De l’autre côté de la ville, l’avenue de Paris arrivait jusqu’à la place Pasteur où l’on rejoignait le Shilling et Aux Délices du Belvédère.
Entre temps, les troquets se succédaient : Chez Paul, le Colibri, le Charentais, le Tournant, Chez les Négres, la Gaîté, le Don Camillo, le Novelty et le Roi d’Espagne.
Arrivé au Passage, le Floréal et le Lucullus constituaient des haltes savoureuses et la tournée continuait au Perroquet, au Cléopâtre, au Zanzibar ou à la brasserie de Belgique.
Plus loin, le Magic Bar, le Chef, le Canigou et le Grill étaient là pour étancher toute soif. Avec des dizaines d’autres troquets éparpillés dans chaque ruelle.
En ce temps, la rue Charles de Gaulle, la rue Al Jazira et la rue d’Espagne accueillaient des dizaines de bistrots dont seuls ont survécu l’Auberge alsacienne, le Paris, le Lido et le Marius.
Qui se souvient par exemple du petit bar tenu par le sieur Balgamino à Bab Djedid ? Qui se souvient des troquets de Bab Bhar qui se nommaient la Bonne Table, Chez Eugène, la Posada ou Au Trou du Diable ?
Qui se souvient des tavernes de Bab El Khadhra et de leurs aubergistes maltais ?
Tant de lieux dont il ne reste plus que des traces ténues et que je n’ai pas tous nommés pour que chacun puisse compléter à sa guise.