Le Palmarium n’était pas qu’une salle de cinéma mais abritait aussi une galerie marchande dont la mémoire s’est effritée.
Qui saura retrouver les dizaines d’enseignes du Palmarium ? Dans la galerie qui menait de l’avenue de Carthage à la rue de Grèce, il existait des dizaines de boutiques et d’ateliers dont la mémoire populaire a gardé la trace.
Certains évoqueront les frères Boulakia, Eden Rock, les chaussures Genova, le tailleur Mami, le photographe Polyphoto ou encore le petit magasin de disques, les salons de coiffure ou les boutiques de prêt-à-porter.
D’autres se souviendront de la salle de répétitions de la Troupe théâtrale de la ville de Tunis, du Café Brasilia et du restaurant universitaire qui se trouvait au sous-sol.
D’autres encore n’ont gardé que la mémoire du cinéma, avec ses guichets entourés d’affiches et de photos de plateau accrochés avec des punaises, dans des vitrines.
Nos mémoires du Palmarium sont nombreuses mais d’autant plus volatiles que la configuration des lieux a souvent changé tout comme les propriétaires des espaces commerciaux.
Qui se souvient par exemple de Hassen le bijoutier ou du magasin de jouets tenu par Moncef Chérif ? Qui se souvient du cabinet d’avocat qui se trouvait au seuil du Palmarium ?
Ceci sans parler du jardin d’hiver des origines ou du music-hall qui lui a succédé au début du vingtième siècle. Car le Palmarium aura longtemps vécu, de 1902 jusqu’à 1976, date de la fermeture du cinéma. Les années suivantes, l’ensemble de l’édifice incluant le Tunisia Palace et l’ancien Casino de Tunis devenu pour un temps la Maison de l’artisanat, végétera avant d’être livré au pic des démolisseurs.
Exit alors le Palmarium mais reste une mémoire en miettes d’un lieu cardinal, une mémoire que je vous invite à reconstituer pour recomposer un fragment après l’autre, le souvenir d’un lieu désormais mythique.
H.B