C’est une expression traditionnelle tunisienne que l’on n’entend que durant le mois de Ramadan.
Littéralement, « Saha Chribtek » signifie « À ta santé » en se référant à la première gorgée d’eau qui nous désaltère à la rupture du jeûne.
Certains d’ailleurs, mettent un point d’honneur à ne boire cette eau que dans un « halleb » traditionnel qu’il soit en cuivre martelé ou en terre cuite.
Bien sûr, chacun a ses habitudes au moment de déjeuner. Ainsi, pour les uns, ce sera un café et pour d’autres, un verre de bsissa ou une tisane.
De toutes les manières, l’expression « Saha Chribtek » a un sens plus général qui dépasse ce que nous nommons spécifiquement « chriba » (l’eau qu’on boit).
En effet, cette expression désigne plus largement le fait d’avoir rompu le jeûne. D’ailleurs, ne dit-on pas « Saha ftourek » en Algérie voisine pour signifier la même chose ?
Toutefois, sans chauvinisme ni esprit de clocher, nous trouvons la forme tunisienne plus imagée et métaphorique.
Elle n’est pas sans rappeler de nombreuses expressions vernaculaires dont la très usitée « fom chorba » qui veut dire « une bouchée de soupe » et qu’on déclinera selon le diminutif « faiem » qui littéralement signifie « petite bouchée ».
Par extension, l’expression « Saha Chribtek » va prendre le sens d’un souhait qu’on adresse à la fin d’une journée de jeûne. On continuera à utiliser « Saha Chribtek » en début de soirée, lors des retrouvailles entre familles et amis, après l’iftar.
Formule consacrée, « Saha Chribetkom » se conjugue également au pluriel que ce soit sur le mode familier ou bien à travers les médias audiovisuels.