La septième édition du Festival International du Film de la Femme d’Assouan, qui se déroule du 5 au 10 mars 2023, a débuté hier soir en Égypte. Cette année, le hasard du calendrier a fait que le festival se tient pendant la période de la Journée Internationale de la Femme, qui est célébrée chaque 8 mars pour mettre en valeur les réalisations des femmes dans le monde entier et souligner la nécessité d’atteindre l’égalité des sexes. Cette coïncidence met en avant l’importance de la place des femmes dans la société égyptienne et internationale, renforçant l’engagement du festival à promouvoir l’émancipation des femmes dans tous les domaines.
La cérémonie d’ouverture a commencé par la présentation des membres des différents jurys, suivie de discours soulignant divers aspects importants du festival. Plusieurs personnalités ont mis en avant l’importance du festival pour les femmes du monde entier en général et pour celles de la région en particulier. En effet, ce festival offre une plateforme pour les femmes de différents pays pour partager leur vision artistique et leurs idées à travers le cinéma. Il permet également de sensibiliser le public aux droits des femmes, à l’égalité des sexes et à l’importance de l’inclusion et de la diversité dans l’industrie cinématographique. Mais son but principal est de favoriser la formation et le développement des jeunes talents locaux.
Depuis sa création, le festival a mis tous ses efforts pour former les jeunes de la région aux métiers du cinéma. Grâce à la collaboration de l’association NUT, une école a été fondée pour former les enfants et les jeunes dans la fabrication de films. Les ateliers techniques tels que le dessin animé, ainsi que des ateliers d’interprétation, de réalisation et d’autres formes d’art tels que les arts plastiques sont enseignés aux jeunes garçons et filles. D’ailleurs ces jeunes ont réalisé plusieurs courts métrages, dont certains ont été sélectionnés dans des festivals de cinéma tels que les Journées Cinématographiques de Carthage. Environ 220 jeunes garçons et filles bénéficient de cette formation chaque année.
Le festival contribue également à promouvoir la ville en tant que destination touristique. Le gouverneur d’Assouan a souligné l’importance du festival pour la ville, affirmant qu’il permettait de la faire encore plus connaitre à l’échelle mondiale. La ville d’Assouan, connue pour son patrimoine culturel et historique, est également devenue une destination prisée pour les tournages de films et d’émissions de télévision.
La cérémonie d’ouverture a également été l’occasion de rendre hommage à de grandes artistes femmes qui ont marqué l’histoire du cinéma et de la télévision, comme l’actrice égyptienne Nabila Obeid, la présentatrice de télévision égyptienne Doria Achraf, la réalisatrice et productrice tunisienne Salma Baccar, l’actrice espagnole Cuca Escribano, et la scénariste, réalisatrice et productrice hollandaise Mijke De Jong. Ces hommages ont souligné la contribution importante de ces femmes dans le monde du cinéma et de la culture, ainsi que leur rôle de modèles pour les jeunes filles et les femmes de la région.
Salma Baccar a remercié la direction du festival dans son discours, exprimant sa gratitude et sa fierté pour l’hommage qui lui est rendu.
Elle était vêtue d’une longue robe traditionnelle tunisienne et d’un burnous, tous deux créés et réalisés par la maison de couture Elissar. Cette tenue inspirée du patrimoine tunisien a ajouté une touche d’élégance à la cérémonie, tout en reflétant la fierté de Salma Baccar pour son héritage culturel.
Au cours de sa carrière, Salma Baccar a réalisé de nombreux films qui ont été salués par la critique et le public. Elle est également connue pour son engagement en faveur des droits des femmes et pour sa participation active à la vie culturelle et politique de la Tunisie. Cet hommage rendu à Salma Baccar lors de la cérémonie d’ouverture de la septième édition du festival d’Assouan est une reconnaissance bien méritée de sa contribution à l’industrie cinématographique et culturelle du pays.
La cérémonie d’ouverture s’est conclue par la projection en première mondiale du moyen métrage « L’anniversaire de Sarah » réalisé par Yasser Shafiey et produit par les partenaires du festival Plan International Egypt et NCW Egypt. Le film aborde un sujet douloureux et important, celui de l’excision, dans un contexte familial. La projection de ce film a souligné l’importance du cinéma dans la sensibilisation et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Neïla Driss
