Depuis quelques mois, la cathédrale de Tunis garde ses portes fermées à cause d’une décision sécuritaire.
L’accès principal du lieu de culte est fermé alors que les fidèles et les visiteurs doivent entrer en la cathédrale par une porte dérobée.
Deux problèmes sont aisément observables. En premier lieu, la cathédrale est strictement verrouillée voire placée à l’ombre des tanks militaires qui sont installés en face de l’édifice.
D’autre part, le contrôle de police pour celles et ceux qui viennent prier ou simplement visiter, devrait être allégé afin de ne pas heurter les sensibilités et ne pas instituer une enquête policière à l’entrée de ce qui est d’abord une maison de Dieu.
Beaucoup de chrétiens vivant en Tunisie se plaignent de subir un interrogatoire avant d’entrer à l’église et déplorent la présence de gardes armés au seuil de leur église.
De même, de nombreux musulmans, jeunes et moins jeunes, ont constaté des intimidations émanant des agents en faction qui les questionnent au lieu de se contenter de les accueillir.
Que dire ? Est-ce que cette cathédrale fermée est un signe positif pour l’image de la Tunisie et son esprit de tolérance ? Sommes-nous face à une ségrégation religieuse pratiquée au nom de la sécurité ? Pourquoi un dispositif aussi lourd alors que celui qui existait auparavant était efficace depuis des années ?
En attendant, la fréquentation de la cathédrale connaît une chute spectaculaire, ce qui cause bien des soucis aux culte catholique qui se trouve malgré sa tradition, placé à l’enseigne de l’hospitalité interdite.
Ces fermetures arbitraires et imposées ne sont un signe positif ni pour la liberté de culte ni pour le vivre-ensemble.