Les portes du faubourg sud de Tunis sont au nombre de cinq et ont toutes complètement disparu. De plus, certaines d’entre elles semblent totalement oubliées.
Citons les portes les plus connues, celles dont la mémoire est bien vive et dont les noms reviennent dans nos conversations d’aujourd’hui.
Ainsi, Bab Alioua se confond aujourd’hui avec l’emplacement des stations de louages et des bus des grandes lignes. Cette porte qu’on nommait aussi Porte des Caravanes ouvrait dans le temps sur les routes du sud et du Cap Bon.
Bab El Fella existe aussi tout aussi virtuellement. En effet, évoquer cette porte revient à parler du marché aux fruits et légumes qu’on y trouve et qui est l’un des plus populaires de la capitale. La porte proprement dite a disparu en 1890.Restent trois autres portes dans cette enceinte extérieure de Tunis qui englobait le faubourg sud de la capitale. La première n’est autre que Bab Sidi Gorjani. Elle se trouvait près de l’emplacement d’un cimetière aujourd’hui désaffecté et remplacé par un jardin public. Cette porte faisait face au lac Sedjoumi et contribuait à la défense de Tunis. Elle doit son nom à Sidi Ali El Gorjani, l’un des disciples de Sidi Belhassen.
Portant également le nom d’un saint personnage, Bab Sidi Gacem tire son nom de celui de Sidi Kacem Jellizi dont la tombe se trouve à proximité. D’origine andalouse, ce personnage a introduit les céramiques vernissées à Tunis. Cette porte donne sur le quartier d’Al Hawa et a disparu depuis longtemps. Toutefois, on la mentionne parfois chez les habitants du quartier.
Enfin, Bab Sidi Abdallah se trouvait en haut de la Kasbah. Cette porte complètement oubliée rend hommage à Sidi Abdallah Cherif. Pour la petite histoire, elle a aussi porté antérieurement le nom de Bab Sidi Zouaouien référence à un autre saint personnage enterré à proximité.
Telles furent les portes du faubourg sud, dédiés aux saints et à la défense de l’ouest de la capitale…