C’est une tradition de plus qui s’en va… Le « Chez Nous », restaurant emblĂ©matique du centre-ville de Tunis, vient de fermer ses portes.
Cette maison qui existe depuis 1935 avait été reprise par Hassouna Arfaoui qui lui avait donné des ailes dans les années 60-70.
Ce petit restaurant de la rue de Marseille deviendra alors un repère pour beaucoup de gourmets qui l’ont frĂ©quentĂ© pour la gĂ©nĂ©rositĂ© et la variĂ©tĂ© de son menu du jour.
En effet, au « Chez Nous », on vous servait quatre plats en guise de menu dont le mythique chariot de salades en entrée.
Ensuite, viande et poisson constituaient le socle toujours variĂ© de la maison qui n’avait pas so pareil pour les desserts.
Au dĂ©part de Hassouna Arfaoui, son fils Khaled reprendra l’affaire familiale qui, fait unique, Ă©tait Ă un moment gĂ©rĂ©e par trois gĂ©nĂ©rations en mĂŞme temps. Le père au comptoir, le fils aux fourneaux et les petits-enfants Ă la caisse ou parmi les commis, pour comme on dit apprendre le mĂ©tier sur le terrain.
La longue histoire d’amour de la famille Arfaoui avec ce restaurant s’est achevĂ©e il y a deux ans lorsque le « Chez Nous » avait Ă©tĂ© louĂ© Ă une tierce partie.
Tout en gardant le dĂ©cor et la mĂ©thode, le repreneur ne parvint pas Ă fidĂ©liser la clientèle et changea peu Ă peu la vocation des lieux qui, pour la première fois, proposèrent des dĂ®ners-spectacles. Ce qui contribua davantage Ă faire fuir les fidèles d’un autre temps.
A la fin de cette location, selon nos sources, la famille Arfaoui a purement et simplement vendu le fonds à un nouveau repreneur qui devrait prochainement ouvrir un « Chez Nous » new look.
Pour le moment, nous n’en sommes pas encore lĂ et le rideau reste tristement baissĂ© en attendant des jours meilleurs.
Pour l’histoire, le « Chez Nous » restera l’un des restaurants de Tunis qui Ă©taient le plus liĂ©s au Théâtre municipal.
En effet, durant de longues années, les artistes de passage étaient attendus en ces lieux pour leur dîner tardif après les représentations.
Les murs de ce restaurant tĂ©moignent toujours de cette Ă©poque avec les nombreux portraits dĂ©dicacĂ©s d’artistes des annĂ©es cinquante.
On peut aussi voir, accrochĂ©s sur les murs de la petite salle Ă manger, les photos de Raymond Barre, ancien Premier ministre français qui avait ses habitudes dans ce restaurant du temps oĂą il enseignait l’Ă©conomie Ă Tunis.
Demeurera aussi le souvenir de ces menus en quatre temps qui longtemps firent les dĂ©lices des fidèles de cette très parisienne table tunisoise…