TRIBUNE | Par Adnane Belhajamor
Le dĂ©lai lĂ©gal de clĂ´ture des nouvelles inscriptions dans les listes Ă©lectorales arrive Ă son terme. A peine cinquante pour cent de l’objectif fixĂ© rĂ©alisĂ©. Des intellectuels mĂ©diatisĂ©s et leurs fans « irrĂ©flĂ©chis »sur les rĂ©seaux appelant au boycott. Des partis qui patinent et qui ne savent pas par oĂą commencer pour constituer des listes dans des communes oĂą la plupart du temps ils n’ont pas de partisans.
Une Nahdha qu’on dit en perte de vitesse et en proie Ă des dĂ©chirements internes, mais qui, curieusement Ă cet Ă©gard, est le seul parti de la place qui a des militants et des sympathisants partout dans le pays. Alors que faire ? Comment faire ? Le risque est sĂ©rieux de se retrouver avec le parti islamiste rĂ©gnant sur le pays après s’ĂŞtre accaparĂ© le maximum de municipalitĂ©s.
En AlgĂ©rie, l’horrible histoire des annĂ©es de braise Ă commencer comme ça, par la prise des communes et du pouvoir local. Vous connaissez la suite, cortèges de morts et images de dĂ©solation.
Pouvons-nous prendre le risque de faire comme avant les Ă©lections de 2014, c’est Ă dire rester lĂ Ă rĂ©pĂ©ter les vains vĹ“ux de voir les partis dits « modernistes et pro-laĂŻcs » se rassembler et constituer des listes communes?
Je pense que non. Ce serait de la crĂ©dulitĂ© avĂ©rĂ©e ; du temps bĂŞtement perdu aussi et surtout. Pour Ă©viter de sombrer dans un verbiage stĂ©rile que je ne maĂ®trise d’ailleurs pas, laissez-moi aller directement au vif du propos.
Je suggère que vite, très vite, dans les grandes, moyennes et petites villes, les cadres locaux indĂ©pendants montent leurs listes citoyennes pour des communes Ă©mancipĂ©es. Qu’ils constituent ces listes ou finissent de le faire pour ceux qui ont dĂ©jĂ commencĂ©. Je connais pas mal de circonscriptions oĂą les choses se sont mises en branle depuis le mois de Ramadan, Ă la faveur des veillĂ©es nocturnes.
L’heure est grave. Rien ne va plus. De deux choses l’une. Soit que les citoyens authentiquement patriotes et rĂ©publicains prennent le taureau par les cornes et dĂ©cident de reprendre leurs villes et de les protĂ©ger contre les appĂ©tits politico-religieux, ceux des revenants ou ceux des nĂ©omafieux. Ou alors ils lâchent prise et c’en est fini du rĂŞve de progrès, de stabilitĂ© et de paix sur ce cher sol de cette chère patrie.
J’ose encore imaginer et espĂ©rer que dans chaque ville de mon pays, il y a des cadres de valeur, intègres et prĂ©occupĂ©s par l’intĂ©rĂŞt collectif de leur citĂ©. Des cadres qui pourront relever le dĂ©fi de l’Ă©volution et de l’émancipation, qui sauront insuffler la vie de leurs communes et y injecter
la joie d’y rĂ©sider.
Des tares et insuffisances multiples pourrissent la vie citadine. La mauvaise hygiène, le manque au niveau des Ă©quipements et de l’infrastructure, la jeunesse livrĂ©e Ă son malheureux sort, sans loisirs ni culture et j’en passe.
Il est temps que ce pays se prenne en charge sérieusement et que ses citoyens se mettent au travail pour le remettre au travail.
Les six années qui se sont écoulées auront eu un seul mérite, celui de nous préciser sur qui il ne faut pas compter.
Vivent les listes indépendantes citoyennes.
Vive la Tunisie républicaine et moderne.