Hamma Hammami a été, hier, l’invité de l’émission animée par Lyes El Gharbi, « Hadith Essaa », présentée sur la chaîne Nationale, pour s’exprimer sur les accusations en vertu desquelles la gauche se serait impliquée dans les actes de violence qu’a connus le pays dernièrement. Les auteurs de ces accusations ont prétendu que des éléments de la gauche s’étaient joints aux manifestants afin d’enflammer davantage la situation. L’intérêt évoque est celui de mettre en échec les efforts que déploie le gouvernement dans le cadre du développement régional et de la création d’emplois.
Le leader du PCOT considère que ces accusations sont ridicules et infondées. Ceux qui sont derniers n’ont avancé aucune preuve palpable, ils se sont empressés de les formuler alors que l’enquête et les autorités judiciaires n’ont rien établi, qui puisse de près ou de loin accabler la gauche, poursuit-il.
Il s’agit, selon Hammam Hammami, d’une manœuvre politique visant à discréditer son mouvement qui vient de proposer un programme permettant de faire sortir le pays de l’impasse et de faciliter la réalisation des objectifs de la révolution qui sont, essentiellement, le plein emploi et le bien-être social. Il a indiqué, dans le même sens, que les fomentateurs des troubles de ces derniers jours ont été identifiés dès le début des événements et pourtant une partie du gouvernement, tout en leur trouvant des excuses, rejette la responsabilité sur la gauche.
Il a ajouté que ces actes de violence étaient prémédités et que l’exposition au Palais d’El Abdellya n’a été qu’un prétexte pour les traduire dans les faits. Il pense qu’il n’existe pas de causalité entre ce qui est présenté et jugé blasphématoire dans cette exposition, qui ne retient pas l’attention du grand public, et les manifestations de violence qui ont touché plusieurs régions du pays et ont pris une ampleur alarmante. Cette vague de violence n’est pas seulement le fait de la mobilisation des salafistes, mais aussi celle des criminels et des délinquants qui ont intérêt à maintenir le chaos sécuritaire et des miliciens du RCD qui espèrent le retour au totalitarisme et à la dictature.
Sans mâcher ses mots, il a affirmé que ces manifestations font partie d’un agenda extérieur venant de parties étrangères qui n’ont pas intérêt à ce que la révolution réussisse et atteigne ses finalités. Sans les citer expressément. À ses dires, ces parties étrangères peuvent être des gouvernements arabes qui se sentent menacés par leur peuple, les sionistes qui appréhendent l’émergence d’une démocratie dans la région arabe ou les forces impérialistes qui veulent maintenir la Tunisie sous leur dépendance.
Sur un autre plan, Hamma Hammami estime que cette situation très grave n’est pas tout à fait en défaveur du gouvernement puisqu’elle lui a permis de prendre des décisions qu’il juge inacceptables telles que l’augmentation du poids de la dette nationale et la cession à des étrangers de domaines publics.