À côté des slogans et de la mobilisation, le sit-in organisé ce matin par les forces de sécurité devant le ministère de l’Intérieur, à la demande de leurs syndicats, a été marqué par des faits significatifs qui méritent d’être soulignés.
En premier lieu, la présence accrue de membres de la société civile qui se sont mêlés aux sit-inneurs pour leur exprimer leur soutien et appuyer leurs revendications.
Parmi ces revendications, l’insertion dans le préambule de la constitution des principes et attributs de la police républicaine, l’impartialité du dispositif de sécurité et l’application de la loi sans attendre les instructions des politiques.
Quelques députés étaient sur les lieux, dont Ahmed Khaskhoussi qui a livré une interview à une chaîne de télévision où il a dénoncé ce qu’il a appelé les perversions tendancieuses dans la politique sécuritaire et remis en cause les premiers responsables dans le secteur.
Des cercles de discussion se sont formés entre agents de sécurité, membres syndicaux et des citoyens de tous bords. Un partisan d’Ennahdha a critiqué ce mouvement de protestation qui selon lui, porte sur des questions du ressort de la Justice. Il a également critiqué la présence de la société civile au motif qu’elle était sous-tendue par des mobiles électoralistes et qu’elle constitue une atteinte à la légitimité. La réaction ne s’est pas faîte attendre sauf que la réplique a été moins agressive et plus pertinente.
Mais le fait qui a retenu l’attention des participants et des badauds a été l’arrivée de Radhia Nasraoui présidente de l’association de lutte contre la torture. Sa présence a été interprétée comme étant une provocation de la part de cette militante des droits de l’homme qui a accusé les policiers dans certaines affaires de recours à des pratiques tortionnaires. Elle a été huée puis dégagée pour l’obliger à quitter la place.