Après avoir proclamé la démission des ministres CPR en protestation contre la décision de former un gouvernement de technocrates… et voyant «l’initiative Jebali» faire pschitt , le Sieur Mohamed Abou , s’est encore une fois ravisé et a décidé de geler ces démissions… bien sûr dans l’attente de pouvoir revenir négocier les contours du futur gouvernement… Toute la méthode «Mohamed Abou» est dans cet exemple , observons donc ensemble son formidable tableau de marche depuis que la troïka est constituée et jugeons ;
Mohamed Abbou fut tour à tour démissionnaire du gouvernement jebali, commanditaire des démissions des ministres CPR, artisan du gel de ces mêmes démissions , potentiel ministre du Commerce dans le gouvernement Larayedh mais finalement candidat à rien et enfin démissionnaire du CPR le lendemain de l’investiture du gouvernement par l’ANC. En somme , un festival incessant de volte-face à répétition et de décisions à l’emporte-pièce… un bilan qui fait complètement désordre et qui n’est pas du tout du niveau d’un homme politique qu’on présentait comme potentiel candidat à la présidence de la République (excusez du peu).
J’ignore s’il pourra un jour briguer la magistrature suprême, mais pour le moment une chose semble être acquise ; Mohamed Abou mériterait pour l’instant et au regard de l’ensemble de son œuvre le surnom de «Lucky Luke Abbou»… En effet, n’est-il pas le politique tunisien qui « démissionne » et se « ravise » plus vite que son ombre ?… Lucky Luke ça serait bien, mais » Abou tourniquet » …. ça serait pas encore mieux me semble t-il ? Car avec Monsieur Abou, tout se passe exactement comme avec les portes-tourniquet, tu « le » crois rentré….il « te » ressort par la même porte … Démissionnaire le matin, l’après-midi tu le trouves en conférence de presse ou sur un plateau expliquant, sans être gêné pour un sou, pourquoi il est …revenu sur sa décision sic !.
De grâce Monsieur Abou, cessez donc avec votre « demissionnite » aigue, vous avez fini par donner le vertige à tout ce qui reste de vos militants. Ces derniers, à force de démission, de contre démission, de dissidence, de migration vers d’autres cieux, d’alliances qui varient selon les circonstances du moment, de décisions contradictoires, de virages a 180 degrés, sont au bord de la dépression nerveuse et ne savent plus à quelle « démission »… se « vouer ».
Certes, pour certains de vos illustres dirigeants, le syndrome de la bipolarité fait ravage … mais est-ce pour autant une raison pour « contaminer », si j’ose dire, la masse saine de vos militants , qui de manière sincère , a adhéré à un socle de principes et d’idées très honorables, mais qui malheureusement s’est trouvé malmenée par des dirigeants fantasques ayant érigé la « variation d’humeurs » comme une constante dans l’action politique.
Monsieur Abou , vous avez brandi mille fois la menace de démission et vous vous êtes rétracté autant de fois … la prochaine fois, il en se sera pour vous , comme il en fut pour le jeune berger dans la fable du loup … personne ne viendra vous porter secours et la moitié de vos désormais derniers fidèles militants … seront récupérés par vos concurrents politiques . Réfléchissez y un brin, il en va de la crédibilité d’une formation politique qui fut au temps de la dictature une des grandes citadelles de la résistance et du militantisme et qui ne mérite pas le sort que vous êtes entrain de lui infliger.