La grève dans les transports en commun, qui immobilise le pays et particulièrement la capitale pour la quatrième journée consécutive, a engendré des pertes de l’ordre de 420.000 dinars jusqu’à présent, nous a indiqué M. Mohamed Chemli, directeur de la communication et des relations extérieures à la Transtu.
Ces pertes enregistrées, en raison de la grève sans préavis et ouverte menée par les agents de la Transtu, depuis lundi après-midi s’expliquent par les pertes des recettes quotidiennes de la société, provenant des bus et des métros, s’élevant à 140.000 dinars, pour le transport de quelque 1,5 million de voyageurs, uniquement dans le Grand Tunis.
Décrétée par la Fédération Générale du Travail relevant de l’UGTT, les agents de la TRANSTU avaient entamé, lundi 12 janvier une grève sans préavis dans la capitale, protestant contre le non payement de leurs primes de fin d’année, qui s’élèvent à 11 millions de dinars d’après le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed.
Suite à la grève, le ministère du Transport a annoncé, dans un communiqué publié ce mercredi 14 janvier 2015, qu’une décision a été prise, hier, par la présidence du gouvernement pour procéder à la réquisition d’une partie du personnel des sociétés touchées par cette grève.
Poursuites administratives et judiciaires
Dans un nouveau communiqué publié sur la page Facebook du ministère du Transport, le ministère appelle, ce jeudi 15 janvier , tous les agents concernés par la décision de réquisition, à consulter les notes de services et les listes établies à cet effet par leurs sociétés, en vue de rejoindre leurs lieux de travail et exercer leurs missions habituelles.
Selon M. Chemli, les agents concernés par la décision de réquisition n’ont pas répondu à l’appel du ministère du Transport. Il a été décidé de réquisitionner environ 1500 chauffeurs et receveurs de la Transtu (au nombre de 4500), mais cette décision n’a pas été respectée par les agents.
Selon ce communiqué, « les agents doivent tenir compte de l’intérêt national et appliquer la loi, pour éviter les poursuites administratives et judiciaires », et que les négociations sont toujours en cours avec la partie syndicale, pour rétablir complètement l’activité du transport.
« Jusqu’à l’heure actuelle, la Transtu et le ministère du Transport sont dans l’attente de la décision de la Commission administrative de la Fédération générale du transport en réunion d’urgence, ce jeudi 15 janvier, au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) », nous a indiqué M. Chemli.
Une grève illégale, selon le ministre du Transport
Le ministre du Transport, Chiheb Ben Ahmed, a rappelé, ce jeudi 15 janvier, sur les ondes de Radio Shems FM, que la grève actuelle des agents des sociétés de transports est une grève sauvage et illégale.
Le ministre rappelle que le différent qui oppose les syndicats du transport au ministère, concerne le coefficient pour la comptabilisation de la prime de fin d’année. Selon les chiffres présentés par le ministre les agents des sociétés du transport bénéficieront de 80 dinars nets d’augmentation de salaire en divisant le montant de l’ensemble des primes. Ce qui sera de l’ordre d’un montant global de 11 millions de dinars d’ores et déjà débloqués par le gouvernement.