Les cas de Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari évoqués
Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire a demandé, via un courrier adressé à Ariel Dulitzky et Seong-Phil Hong (Présidents du groupe de travail des nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires et celui sur la détention arbitraire des disparitions de journalistes dans dix pays), l’ouverture ou la relance d’enquêtes sur ces cas de disparitions et le déclenchement de démarches auprès des Etats qui violent le droit international à ce sujet et ce à l’occasion de la journée internationale des victimes de disparition forcée le 30 août.
Reporters Sans Frontières évoque, à travers la lettre de Christophe Deloire, notamment le cas des deux journalistes tunisiens, Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, portés disparus depuis le 8 septembre 2014.
RSF n’a pas manqué de rappeler la disparition, dont les auteurs sont souvent inconnus des services de sécurité, d’au moins 14 autres journalistes pour de diverses raisons politiques ou liées au crime organisé.
Au Mexique, Maria Esther Aguilar Cansimbe avait dénoncé l’abus d’autorité du directeur de la police locale et publié des informations sur des membres du cartel « La Familla ». Portée disparue le 11 novembre 2009, Maria travaillait depuis quatre ans sur les affaires policières et criminelles dans l’Etat du Michoacán.
Dans quasiment le même contexte, le photographe colombien Borja Lazaro a disparu dans la nuit du 7 au 8 janvier 2014 à Cabo de La Vela au nord-est de la Colombie. Réalisant une série de reportages sur les cultures indigènes, il avait été disparu dans une zone contrôlée par des narco trafiquants (Les Bacrim).
Au Sri Lanka, Prageeth Ekneligoda, connu pour ses critiques à l’égard du pouvoir (à l’époque aux mains du clan Rajapaksa), a disparu le 24 janvier 2010 sans toutefois susciter les l’attention des autorités qui n’ont, malheureusement, jamais cherché à retrouver le caricaturiste.
Ahmed Rilwan, collaborateur du journal en ligne indépendant Minivan News (Maldives), écrivait principalement des sujets relatifs à la religion, la politique et l’environnement avant d’être porté disparu le 8 aout 2014 et ce après avoir subi des menaces de mort.
Disparu depuis le 25 août 1998, Pirouz Davani avait auparavant été emprisonné pour avoir été membre d’un parti communiste et pour avoir publié de nombreux articles sur les témoignages des familles de prisonniers exécutés.
Plus de vingt journalistes ont été enlevés en Irak depuis juin 204, date de l’offensive du groupe de l’Etat islamique, accusés d’avoir collaboré avec l’armée irakienne et ses alliés. Tandis que certains ont été finalement relâchés, d’autres ont été exécutés. De ce fait, on compte au moins neuf journalistes encore détenus par l’Etat islamique.