En attendant que toute la lumière soit faite sur l’affaire Jaouadi et ses méandres qui risquent d’être sinueux, une question se pose : allons-nous vers une nouvelle confrontation vendredi prochain entre les supporters de l’imam destitué et la force publique ?
Et pour sa part, le nouvel imam de la mosquée Sidi Lakhmi de Sfax pourra-t-il ou pas prononcer son sermon ce vendredi ?
Les accusations qui pèsent sur Jaouadi sont graves et demandent à être clairement étayées. Il s’agirait de rien de moins que d’apologie du terrorisme dans un pays qui panse encore ses blessures après les attentats du Bardo et de Sousse.
Cet imam serait en outre l’un des recruteurs pour le compte des jihadistes opérant à l’étranger et ses prêches auraient clairement montré ses positions radicales à ce propos.
En outre, il semble que cet imam est sous le coup essentiellement de poursuites pour des activités illicites. Il aurait en effet, selon plusieurs sources dont le magazine Jeune Afrique, « collecté des centaines de milliers de dinars, sans autorisation, et déposé cet argent sur son propre compte bancaire ».
Ridha Jaouadi risque gros et compte sur ses soutiens politiques parmi les islamistes ainsi que sur la mobilisation des fidèles qui lui sont acquis pour se sortir de ce guêpier.
Du sort qui sera réservé à cette affaire entre caisses noires et apologie du terrorisme dépendra l’avenir en Tunisie de ce cheikh fulminant que certains verraient en exil volontaire dans un autre pays alors que d’autres souhaitent le voir équitablement jugé pour les faits qui lui sont reprochés.
Quant à lui – optimiste ou provocateur ? -, il se verrait bien de retour au minbar de la mosquée de Sfax…
H.B.
