De nombreux collégiens et lycéens n’ont pas eu cours ce mardi 17 avril 2018 en raison de la suspension des cours décrétée par la Fédération Générale de l’enseignement secondaire, relevant de l’UGTT.
Devant quasiment tous les établissements secondaires, de nombreux élèves ont rebroussé chemin, faisant ainsi les frais de la guerre que se livrent le ministère de l’Education et la fédération de l’enseignement secondaire.
Une fédération qui a opté pour l’escalade en confirmant son refus de remettre les notes des élèves et en décidant de suspendre les cours à partir de ce mardi 17 avril.
Cours suspendus, salaires gelés
La décision de suspendre les cours a été prise ce vendredi 13 avril lors d’une réunion tenue au siège de l’UGTT pour analyser la situation. En marge de cette réunion il a été également décidé de ne pas se soumettre au ministère de l’Education.
Lassaad Yaacoubi, secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement de secondaire, avait d’ailleurs lancé une énième mise en garde au ministère de l’Education si ce dernier prend la décision de geler les salaires des enseignants, estimant que le gouvernement veut envenimer l’ambiance.
Dans ce contexte, le ministère de l’Education a confirmé, hier, via un communiqué, que les procédures pour une retenue sur les salaires des professeurs des collèges et des lycées au titre des jours de travail non accomplis, ont été entamées.
Le ministère de l’Education a également appelé tous les enseignants qui vont travailler ou ceux qui vont s’absenter pour des raisons de santé à informer les directeurs de leur institution pour qu’il puisse procéder à la retenue sur salaires des grévistes.
Par ailleurs, l’Association Tunisienne des Parents et des Elèves a annoncé dans un communiqué qu’elle a déposé un recours en référé à l’encontre de tous ceux qui ont causé la perturbation des cours.
Aucune négociation sans la remise des notes
Rappelons que mercredi 11 avril 2018, Hatem Ben Salem, ministre de l’Education avait été, auditionné à l’ARP pour s’exprimer sur la crise qui secoue l’enseignement secondaire et le bras de fer qui se poursuit entre le ministère et la fédération de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT.
Hatem Ben Salem avait réitéré à cette occasion, la position du gouvernement et du ministère de l’Education. Selon lui, il n’y aura pas de négociation tant que les notes des élèves ne seront pas remises aux administrations des établissements scolaires.
Samedi 7 avril, le secrétaire général de la fédération de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT, Lassaad Yaâkoubi, était revenu sur le bras de fer entre le syndicat et le ministère de l’Education accusant clairement le gouvernement de pousser vers une année blanche et de refuser de négocier sérieusement.
Des décisions douloureuses
Lassaad Yaâkoubi avait annoncé pour sa part des « décisions douloureuses ». Or, jeudi 5 avril, le secrétaire général de la centrale syndicale Noureddine Taboubi avait assuré que « l’année scolaire sera réussie ».
De son côté, Lassaad Yaâkoubi avait laissé entendre, deux jours plus tôt que la décision de blocage des notes pourrait être révisée « à condition qu’un dialogue sans conditions soit engagé avec le ministère de l’Education ».
Il faut rappeler que les enseignants bloquent toujours les notes des élèves du 1er semestre, le syndicat de l’enseignement secondaire, refusant que les notes soient délivrées à l’administration jusqu’à ce que le ministère de l’Education daigne satisfaire les revendications des enseignants.
Le ministre de l’Education Hatem Ben Salem a rappelé, pour sa part, que tant que les notes ne sont pas restituées, « il est impossible de négocier avec le syndicat de l’enseignement secondaire ».