S’agissait-il d’un simple coup de communication ? La Tunisie avait décrété un confinement général de quatre jours, inédit dans le monde entier.
Avant l’annonce, pour les scientifiques de la commission de lutte contre la pandémie, un tel confinement était insensé, il s’agit donc d’une décision politique que seule le gouvernement en est responsable. Sauf que sur le plan sanitaire, ce confinement semble avoir échoué et n’a pas pu atteindre ses objectifs, car ses dispositions n’ont pas été respectées. Pire encore, durant ces quatre jours de confinement, des protestations nocturnes ont éclaté pratiquement dans tous le pays défiant les horaires du couvre-feu.
Ce faux confinement général n’aura probablement aucune incidence sur les chaines de contamination, au contraire, il avait donné lieu à une frénésie acheteuse et à des rassemblements dans les grandes surfaces et dans les commerces alimentaires quelques heures avant son entrée en vigueur.
A part renflouer les caisses de l’Etat à l’issue des amendes massivement infligées au soi-disant contrevenants mal informés, ce confinement général, qui renvoie beaucoup plus un coup de communication et à une décision politique inexpliquée, était entouré de flou, de confusion et de manque de communication, certains corps de métiers ne savaient même pas s’ils étaient autorisés à exercer.
D’ailleurs, le chef du gouvernement Hichem Mechichi avait refusé de décréter un confinement de deux ou trois semaines. C’est ce que nous pouvons comprendre des déclarations des différents membres de la commission scientifique de lutte contre la pandémie.
Hechmi Louzir, directeur de l’institut Pasteur, avait annoncé que le comité scientifique de lutte contre la pandémie a proposé un confinement général de deux semaines, sauf que la présidence du gouvernement a décidé de décréter un confinement de quatre jours.