Palais de Carthage : Qui a poussé Nadia Akacha vers la porte de sortie ?

Palais de Carthage : Qui a poussé Nadia Akacha vers la porte de sortie ?
National
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Entourée de mystères et d’incertitudes, l’information est tombée comme un couperet alors que les Tunisiens étaient surtout concentrés sur la participation de la Tunisie à la Coupe d’Afrique des nations. Nadia Akacha, la mystérieuse femme aux pleins pouvoirs au palais de Carthage et la personnalité la plus proche du président de la République a fini par jeter l’éponge, la rupture avec Kais Saied étant désormais consommée. Que se passe-t-il au palais de Carthage qui, d’habitude, fait preuve de retenue et de solidarité parfois exemplaire ? Pourquoi ces derniers temps, les démissions se multiplient au point que la toute puissante Nadia Akacha a fini par claquer la porte évoquant des divergences fondamentales portant même sur l’intérêt suprême de l’Etat ? Existe-t-il une guerre réelle de clans au palais présidentiel ? Il faut rappeler que depuis le 25 juillet, une divergence entre Nadia Akacha et l’actuel ministre de l'Intérieur avait été ressentie. Ce dernier allait même être désigné chef du gouvernement, avant que le président de la République ne renonce à ce choix à la dernière minute. Selon certaines indiscrétions, le ministre de l’Intérieur serait appuyé par l’entourage familial du président de la République dont notamment sa femme et son frère. Il jouit ainsi de la confiance du locataire de Carthage mais fait face à une grande opposition de la part du cabinet présidentiel conduit par Nadia Akacha. Une autre version  Méconnue sur la scène politique, n'ayant aucun passé de militante, l’intégrité et la détermination de Nadia Akacha ont pu séduire le président de la République au point que ce dernier lui a confié la lourde responsabilité de diriger son cabinet. Son étudiante à la faculté de droit, a régné pendant près de deux ans à Carthage mais dernièrement, ses positions ne faisaient plus l’unanimité même auprès du président de la République. D’ailleurs, dans une autre version, certains évoquent que Nadia Akacha aurait anticipé son limogeage qui paraissait inévitable, en annonçant sa démission et en fuitant sa lettre de départ adressée au président de la République. Démission ou limogeage, peu importe, ce nouveau rebondissement affaiblit considérablement, du moins sur le plan communicationnel, la position du président de la République. D’ailleurs, sur ce point-là, les divergences entre Nadia Akacha et le chef de l'Etat sont également à souligner. Il semble que la goutte qui a fait déborder le vase n’est autre que le récent communiqué de la présidence évoquant l’appel téléphonique entre Kais Saied et le président français Emmanuel Macron. Nadia Akacha aurait fustigé cette publication, estimant que le communiqué a été écrit sans prendre en considération toute norme ou coutume diplomatique. Il faut rappeler que plusieurs conseillers et responsables au palais présidentiel avaient, ces derniers mois, jeté l’éponge. A commencer par la conseillère en communication de Kais Saied, Rachida Ennaifer arrivant à Nadia Akacha. Kais Saied est appelé à revoir ses politiques. Retour sur les faits  Connue comme étant la personnalité la plus proche du président de la République, Nadia Akacha, explique, dans un post Facebook, sa décision par des divergences profondes relatives à cette responsabilité. « Après deux ans de travail, j’ai décidé de démissionner de mon poste en tant que cheffe du cabinet présidentiel. Vu des divergences profondes relatives à cette responsabilité, il est de mon devoir de me retirer de ce poste », a-t-elle posté. Docteure en Droit public, spécialiste de Droit constitutionnel, Nadia Akacha avait été nommée, en octobre 2019, à la tête du département des affaires juridiques à la présidence de la République avant d’être nommée cheffe du cabinet de Kais Saied. Nadia Akacha a soutenu une thèse portant sur « Le pouvoir normatif du juge constitutionnel ». Elle a été Research Fellow à l’Institut Max Planck de droit public et international comparé à Heidelberg. Elle est membre de l’Association tunisienne de droit constitutionnel.



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