Affaire Bhiri : Le procureur de la République a refusé d'émettre un mandat de dépôt

Affaire Bhiri : Le procureur de la République a refusé d'émettre un mandat de dépôt
National
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Le président de l'association des jeunes magistrats tunisiens, Mourad Messaoudi, s'est dit étonné par les propos du président Kais Saied quant à l'existence d'un "État des juges". Selon ses dires, Saied veut contrôler le pouvoir judiciaire et le reste des autorités et veut que les juges se soumettent à lui. Dans une déclaration accordée à Arabi 21, Messaoudi a souligné que Kais Saied veut que les juges prononcent des peines contre des personnes sans preuve suffisante pour les condamner, affirmant que "compte tenu du refus des juges de le faire, le président a ordonné d'assigner certaines personnes à résidence". Citant le cas du dirigeant nahdhaoui Noureddine Bhiri, le magistrat a révélé que le président avait demandé au procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis d'émettre un mandat de dépôt, chose qui a été refusée pour insuffisance de preuves condamnant Bhiri. "Après le procureur de la République, Kais Saied s'est tourné vers le procureur général près du tribunal, qui a refusé, lui aussi, d'arrêter une personne sans condamnation officielle", a-t-il déclaré, notant que ces refus ont poussé le président à demander l'aide de son ministre de l'intérieur pour rendre une décision d'assignation à résidence. Par ailleurs, Messaoudi a également dénoncé la manière dont le président parle des juges dans tous ses discours, les qualifiant de "bandes criminelles" et de "corruptibles". "Même lorsqu'il parle d'agriculture, il mentionne les juges, sans présenter aucune preuve les condamnant", a-t-il regretté.



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