FMI : La Tunisie pourra-t-elle tenir ses engagements de réformes économiques ?

FMI : La Tunisie pourra-t-elle tenir ses engagements de réformes économiques ?
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La délégation tunisienne dépêchée à Washington pour solliciter auprès du Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 4 milliards de dollars remboursable sur 3 ans en contrepartie de promesses de réformes économiques parviendra-t-elle à convaincre son vis-à-vis ? Dans une déclaration accordée à Reuters, samedi dernier, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a précisé que les discussions devraient durer environ deux mois et un accord devrait aboutir et permettre à la Tunisie d’obtenir le soutien financier dont il dit avoir besoin pour surmonter la crise économique aggravée par les retombées de la pandémie de coronavirus. Une "stratégie différente" Si l’on en croit le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli, une "nouvelle et meilleure stratégie de négociation avec le FMI", sera adoptée. Une stratégie qu’il qualifie de "différente", des précédentes négociations avec l’institution internationale. Rappelons qu’en 2013, la Tunisie avait obtenu 1,7 milliard de dollars sur deux ans. En 2016, elle a obtenu un autre crédit d’une valeur totale de 2,8 milliards de dollars, pour un programme sur quatre ans, au titre du Mécanisme Élargi de Crédit. Sauf que le gouvernement Chahed n’a pas tenu ses engagements de réformes économiques : il ne compresse pas la masse salariale de la fonction publique, et ne réduit pas le nombre des entreprises publiques, comme établi dans l’accord avec le FMI. La sentence de l’institution est expéditive : elle suspend la dernière tranche du crédit (1,2 milliard de dollars) et renvoie le gouvernement Fakhfakh, qui avait pris le relais, à ses études. Mechichi a fait amende honorable Aujourd’hui, la donne est différente. Hichem Mechichi a fait amende honorable envers le FMI en mettant à exécution le plan de réformes. La levée des subventions sur les carburants est, actuellement, sur la bonne voie, il y a eu la libéralisation de trois boissons chaudes dans les cafés sans oublier l’autorisation accordée aux grandes surfaces de vendre les cigarettes au public. Bientôt, il sera procédé, également, à la levée des subventions sur des produits de base. En attendant la question épineuse de la masse salariale de la fonction publique que Mechichi évite, pour l’heure, d’aborder, craignant la réaction de l’UGTT et celle de la rue. Il n’a cependant pas le choix sachant que la dette extérieure a atteint 100 milliards de dinars, soit 100% du PIB ; que la Tunisie doit rembourser 14,8 milliards de dinars sur l'année en cours et a besoin d'une rallonge de 18,7 milliards pour boucler son budget 2021 ; que le FMI prévoit une croissance de 3,8% cette année, mais la situation sanitaire pourrait ralentir la reprise. Un programme de réformes en 5 axes et 42 points Le projet de réformes gouvernementales que compte proposer la délégation tunisienne au FMI comprend cinq grands axes et contient 42 points. Le document met le doigt sur l’instabilité politique au cours de la période récente et évoque la situation sécuritaire exceptionnelle, en plus des fortes demandes sociales, de la situation régionale instable et des effets de la pandémie de Covid-19 Le document des réformes gouvernementales accompagnant les concertations avec le FMI, contient également des chiffres dévoilant entre autres le coût de la pandémie du coronavirus pour le budget de l’Etat. Le coronavirus a coûté 5,3 milliards de dinars à la Tunisie Selon le ministère des Finances, le coronavirus aurait coûté 5,3 milliards de dinars à la Tunisie soit 4,7% du PIB. Ainsi, les priorités du gouvernement pour la période allant de 2021 à 2024, seront l’augmentation des capacités de l’économie nationale, la mise en place d’un programme ambitieux pour booster l’économie et l’accélération de la réforme de l’Etat et le rééquilibrage des finances publiques. Le document souligne que la méthodologie de travail réside dans le dialogue avec les diverses parties nationales et internationales, en plus de la transparence sur la réalité de la situation et les défis auxquels le pays est confronté, avec un engagement à obtenir des résultats pratiques et tangibles qui ont un impact sur la vie des citoyens.



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