Nostalgies de la mer transparente : Ma petite cabane sur la plage

Nostalgies de la mer transparente : Ma petite cabane sur la plage
Chroniques
print



  Qui n'a pas rêvé de posséder une cabane sur la plage ou en forêt? Mieux encore, l'on pouvait prétendre à un repaire caché dans les arbres comme le bungalow d'Akim ou dans une grotte à l'image de l'antre du Fantôme. Toute enfance rêve de ces lieux secrets, inhabituels, qui vous font sortir de la routine. Ils me renvoient personnellement aux cabanes de branchages de Succoth quand l'Ariana ou Lafayette hébergeaient des huttes sur les balcons et dans les courettes. Toutefois, les cabanes de plage, c'était autre chose, une sorte de rêve éveillé qui s'égrenait comme un chapelet vivant dans toutes les banlieues de Tunis. Ces cabanes, plusieurs artistes les ont représentées et on en parle dans les films ou les livres. Mon expérience avec ces cabanons de plage remonte à 1960. J'avais à peine un an et ne me souviens de rien de précis. Toutefois, l'album de famille raconte avec force détails cet épisode, où mes parents s'étaient offert quelques semaines à Radès, dans une cabane au bord de la mer. Quelques années plus tard, c'est avec mon oncle et tante que je me suis retrouvé pour une partie de l'été dans une autre cabane, cette fois à la Marsa. Féru de théâtre et de cinéma, mon oncle nous emmenait les après-midi voir des films sur grand écran après les folles baignades matinales. Je me souviens en particulier du film "Antar Beni Chaddad" parce que le nom de l'acteur principal me faisait sourire. Il se nommait Siraj Mounir et ce prénom est resté des plus rares. Par digression, et je crois que la remarque vaut pour beaucoup d'entre nous, je voudrais ajouter quelques mots. Ma génération a été couvée par toute la famille. Nos oncles nous gâtaient autant que nos propres parents et chacun y allait de sa générosité pour satisfaire les petites pousses que nous étions. Je ne sais pas si ces mots vous parlent et, en tous cas, ils disent beaucoup de l'éducation que j'ai reçue. Pour revenir aux cabanes, elles agissaient sur nous comme des aimants et je me souviens aussi d'une cabane en particulier qui se trouvait entre Raoued et Gammarth. Celle-ci était plus grande que toutes les autres et montée sur pilotis. Nous aimions nous cacher sous sa structure, comme nous aimions aller au bout des jetées qui se promenaient dans la mer. Toutes ces plages et ces cabanes, je ne les ai pas rêvées et elles évoquent ces hautes dunes aujourd'hui bétonnées et ces débris qui longent le littoral de la capitale. Restent certains souvenirs en partage, toutes nos images d'Epinal, nos madeleines de Proust, nos courses échevelées autour des cabanes et nos jeux entre sable et mer transparente.  

H.B. 




Commentaires

Vive le Club Africain : Quand le public envoie Slim Riahi à la trappe

Précédent

Sidi Bou Said : A quand une rue Rodolphe d'Erlanger ?

Suivant