Quatre accusés ont été traduits devant le 3e juge d’instruction du tribunal de l’Ariana dans l'affaire des enfants autistes maltraités du centre "Les Premiers Pas Qui Comptent" à El-Menzah 7 (Ariana). Il s'agit de la directrice du centre de protection des enfants autistes, deux éducatrices et un ouvrier.

La directrice dément

Les éducatrices ont reconnu les faits alors que la directrice a démenti être au courant de ces pratiques, selon Mosaique fm qui rapporte des éléments de sources judiciaires et sécuritaires. L'affaire des enfants autistes maltraités a pris une nouvelle ampleur, hier, avec le témoignage d'une employée dudit centre. Dans une déclaration faite sur les ondes de Jawhara fm, cette employée a confirmé les cas de maltraitance et affirmé que les éducatrices ont bien infligé des tortures aux enfants autistes. Elle a précisé qu’une vidéo qui n’a pas été partagée sur les réseaux sociaux, a été livrée à la justice et on y voit la directrice en train de donner des coups aux enfants, selon ses propos. Or, ce mercredi 21 février, la directrice aurait changé sa version.

Poursuivies en justice

Arrêtées ce lundi 19 février 2018 pour agressions physique et moral à plusieurs reprises, à l’encontre des enfants, les trois femmes seraient en effet passées aux aveux, selon le ministère public, dans un communiqué publié mardi 20 février. La brigade de la police judiciaire de l’Ariana a interrogée les trois prévenues, en présence du commissaire régional de la protection de l’enfance et ces dernières ont avoué avoir agressé les enfants du centre, reconnaissant ainsi les faits, a même annonce le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié mardi 20 février 2018.

Garde à vue

Le parquet a ainsi ordonné leur mise en garde à vue et a pris la décision d’engager une action en justice pour torture, maltraitance sur mineurs et violence à l’encontre d’enfants. La directrice du centre de protection des enfants autistes et ses deux employées avaient été arrêtées lundi. Une enquête judiciaire a été ouverte suite à la diffusion d’une séquence vidéo sur les réseaux sociaux, qui montre des enfants subir par des éducateurs des actes de violence physique. Dans cette vidéo on voit une enseignante qui brutalise un enfant autiste.

Les enfants du centre placés sous contrôle médical et psychologique

En réaction à cette affaire, la Présidence du gouvernement a décidé de demander une ordonnance judiciaire du juge de la famille pour placer tous les enfants du centre pour enfants autistes de l’Ariana sous le contrôle médical et psychologique de spécialistes relevant des ministères des Affaires Sociales et de l’Education « en vertu des dispositions l’article 59 ter du Code de protection de l’Enfance », indique-t-elle dans un communiqué. Il a également été décidé, ajoute la présidence du gouvernement, de placer ce centre sous le contrôle pédagogique du ministère des Affaire Sociales jusqu’à la fin de l’enquête judiciaire en cours.

Protestation en faveur des accusées

Suite à l'incarcération de la directrice du centre, Hela Channoufi ainsi que deux éducatrices et leur placement en garde à vue - elle vont être poursuivies pour torture, maltraitance sur mineurs et violence à l’encontre d’enfants après avoir reconnu les faits -, des parents d’enfants autistes du centre, ont organisé un rassemblement de protestation, devant le siège du district de sécurité nationale de la ville de l’Ariana. Ils étaient accompagnés de la députée du Front Populaire, Mbarka Brahmi, dont la fille est inscrite dans ce centre, et ont scandé des slogans appelant à la libération des éducatrices arrêtées. Lire aussi :