D'après l'ONU, il faut se préparer à une crise humanitaire au Yémen

D'après l'ONU, il faut se préparer à une crise humanitaire au Yémen
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Deux agences humanitaires de l'ONU ont tiré, ce mardi 7 avril, la sonnette d'alarme face à l'augmentation du nombre de victimes civiles au Yémen, en raison de l'intensification des combats durant les dernières semaines. Lors d'un point de presse organisé à Genève, en Suisse, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénoncé la prise pour cible récente du personnel médical et d'installations de santé dans le cadre des combats en cours. « Entre le 1er et le 4 avril, trois membres du personnel de santé travaillant pour la Société du Croissant-Rouge du Yémen ont été tués dans leurs ambulances alors qu'ils répondaient à des appels. Trois autres ambulances dépendant du Ministère de la santé publique et de la population ont été réquisitionnées à Aden, les 1er et 2 avril derniers, et sont désormais utilisées à des fins non médicales », a déploré un porte-parole de l'agence, Christian Lindmeier. Plus globalement, M. Lindmeier a rappelé les chiffres alarmants rendus publics la veille par l'OMS, faisant état de 549 personnes tuées au Yémen entre le 19 mars et le 3 avril, dont au moins 217 civils. Le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des personnes déplacées dans leur propre pays, Chaloka Beyani, a exhorté, ce mercredi 8 avril, la communauté internationale à se préparer à faire face à des déplacements massifs de population et à une crise humanitaire au Yémen, alors que le pays, déchiré par le conflit, sombre progressivement dans le chaos. [pull_quote_center] « La communauté internationale doit s'attendre au pire. Si les efforts pour parvenir à une solution diplomatique restent essentiels, la situation sur le terrain est extrêmement préoccupante et la réponse humanitaire doit être renforcée de toute urgence », a déclaré M. Beyani, tout en saluant les efforts déjà entrepris par les agences humanitaires.   [/pull_quote_center] « En l'absence d'une résolution rapide, la crise actuelle pourrait conduire à des déplacements massifs en raison des combats violents et des frappes aériennes en cours », a mis en garde le Rapporteur spécial, ajoutant que plus de 540 personnes ont été tuées durant les combats dans les deux dernières semaines, dont 311 civils, y compris 74 enfants. Au moins 513 civils ont également été blessés, a-t-il ajouté, et plus de 100.000 ont été déplacés. M. Beyani a par ailleurs fermement condamné la prise pour cible de personnes déplacées lors de raids aériens. « Le 30 mars, une frappe aérienne menée contre le camp Al-Mazraq, qui abrite plus de 4.000 personnes déplacées dans le gouvernorat de Hajjah, au nord du Yémen, a causé la mort de 25 personnes et en a blessé 37 autres, dont 12 enfants », s'est insurgé l'expert indépendant de l'ONU. Des rapports font également état de bombardements aériens contre de nombreux hôpitaux, écoles et autres bâtiments civils, ayant notamment entrainé des interruptions de l'approvisionnement en eau et électricité, a déploré M. Beyani. Tout en soulignant la nécessité de traduire en justice les responsables de violations des droits de l'homme, le Rapporteur spécial a appelé toutes les parties à fournir aux acteurs humanitaires un accès sans entrave aux civils touchés et à protéger les personnes déplacées contre les actes de violence aveugle dont elles font l'objet. De son côté, le Représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) au Yémen, Julien Harneis, a déclaré mercredi que le raid aérien lancé la veille sur une école dans le gouvernorat d'Ibb, qui a tué au moins deux enfants et en a blessés deux autres, « est un rappel brutal des risques épouvantables auxquels sont confrontés les enfants alors que le conflit au Yémen s'intensifie ». « De tels incidents soulignent l'urgente nécessité pour les parties de trouver une solution pacifique au conflit et de tout faire pour protéger les enfants contre la violence », a ajouté M. Harneis, précisant qu'il était primordial, afin d'y parvenir, de fournir une protection spéciale aux écoles et aux hôpitaux. ONU



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