B. C. Essebsi chahuté sur Nessma remet en cause la légitimité de l’ANC et la crédibilité du gouvernement

B. C. Essebsi chahuté sur Nessma remet en cause la légitimité de l’ANC et la crédibilité du gouvernement
National
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L’interview annoncée de Béji Caied Essebsi sur Nessma s’est déroulée dans de mauvaises conditions en raison de régulières coupures dans la retransmission des images. Pourtant, le signal partant de la chaîne était très bon. En revanche, le retour du signal était trop faible. Il semblerait que les antennes de l’ONT situées à Boukornine ont souffert des vents violents qui ont soufflé sur cette région. Reste que les autres chaînes nationales n’ont pas souffert de ces vents. S’agirait-il d’un hasard ou d’un sabotage ! Cependant, on a pu entendre les réponses du chef de Nida Tounès qui a commencé par répondre au retrait de sa formation du dernier dialogue national en disant « Un consensus ne s’obtient que par le dialogue qui a ses conditions, c’est-à-dire qu’il faut préparer les conditions de sa réussite. Mais, le consensus, pour être opérant, doit être général. Déjà auparavant, on avait participé à un dialogue national, celui de l’UGTT duquel s’étaient absentés deux partis, Ennahdha et son allié, le CPR. Mais nous avons accepté de prendre part à ce dialogue national en étant convaincus des trois présidences, le président de la République, celui de l’ANC et le chef du gouvernement, mais voilà que celui de l’ANC était absent ! De plus, et en venant au dialogue national, l’un de nos alliés, El Massar, était absent tout comme l’UGTT. On voulait mettre en place une feuille de route claire, les dates des élections, le problème de la sécurité et résoudre la question de la violence. Cependant, l’absence de l’UGTT, on ne peut l’interpréter que comme une façon pour soutirer le tapis sous les pieds de la Centrale syndicale. » Par la suite, M. Béji Caied Essebsi a évoqué la nature du régime politique futur en affirmant « Nous devons commencer par tirer les enseignements de notre expérience en la matière, et non comme l’a fait l’ANC qui est partie d’une feuille blanche. Nous avions un régime présidentiel qui a glissé vers un régime présidentialiste avec un chef d’Etat qui n’est soumis à aucun contrôle. Il faut que toutes les autorités y compris le pouvoir législatif fassent l’objet d’un contrôle. L’exemple de l’ANC qui n’est soumis à aucun contrôle l’a fait complètement dévier de sa fonction principale. Nous sommes donc en faveur d’un régime présidentiel aménagé tout en instaurant des mécanismes de contrôle sur tous les pouvoirs. » Caied Essebsi a ensuite parlé de la légitimité de l’ANC disant « l’ANC et le gouvernement ont échoué, et ils devaient par conséquent partir, c’est ce que j’ai dis le jour de l’assassinat du martyr Chokri Belaid. J’ai évoqué la dissolution de l’ANC dans la mesure où elle avait perdu sa légitimité électorale après une année d’exercice. C’est pour cela que j’ai proposé une autre forme de légitimité, la légitimité consensuelle. L’échec de l’ANC est patent et le peuple tunisien est témoin. Il ne peut plus continuer ainsi ! Autrement dit, il doit fonder désormais son fonctionnement sur un consensus ! En réalité, j’étais favorable au départ à un référendum pour limiter les compétences de l’ANC. Mais, M. Yadh Ben Achour a proposé une idée, celle du délai d’un an de vie pour l’ANC que la plupart des partis a accepté à l’exception du CPR. Mais, les membres de l’ANC ont affirmé dès leur investiture, qu’aucun délai ne pouvait leur être fixé ni imposé. Il s’agit d’une volonté délibérée d’arriver à contrôler les rouages de l’Etat. » Enfin, le leader de Nida Tounès a analysé la situation économique déclarant « Il n’y a aucun doute que la situation économique actuelle souffre du blocage politique vécu par le pays, mais aussi de la mauvaise gestion des affaires économiques sans oublier la crise mondiale et surtout celle que traverse l’Europe qui demeure notre principal client. Le tourisme et le phosphate représentent nos principales rentrées. Or ces secteurs n’arrivent plus à réaliser les chiffres de 2010. Il faut donc savoir comment résoudre ces problèmes. Les grèves n’expliquent pas tout ! Il faut discuter avec les syndicats. Pour encourager les investisseurs, il faut garantir la sécurité et que le gouvernement soit crédible. Or, ces conditions ne sont pas assurées aujourd’hui. En ce qui concerne les prêts, la Tunisie ne peut emprunter qu’auprès des institutions internationales, les autres prêteurs doutent de la crédibilité du gouvernement. Le soleil est encore là, la plage aussi, mais le tourisme plonge en raison de l’insécurité et de la violence du discours diffusé et de certaines milices comme les ligues de protection de la révolution. » Comme il a été annoncé ce matin, B. C. Essebsi a déclaré sa candidature aux prochaines présidentielles, et ce, malgré les obstacles de limitation d'âge (75 ans) et  la loi d’immunisation de la révolution.



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