Lu, vu et entendu – Sim bloquée

Lu, vu et entendu – Sim bloquée
Chroniques
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Pauvre Si Touhami ! Il en a connu des déboires ces dernières semaines. Le jour où il a eu besoin d’un timbre de voyage, les recettes de finances étaient en grève et il a dû arpenter toute la ville à la recherche de la précieuse vignette… Le jour où il devait aller à l’aéroport, ce fut au tour des taxis de se mettre en grève et, bravant le soleil d’avril, il prit son courage à deux pieds et rejoint Tunis-Carthage un pas après l’autre… Mais le pire devait se produire le 9 mai dernier. Si Touhami manipulait son téléphone portable lorsque l’écran afficha « Sim bloquée » puis « Entrez code Puk ». Le téléphone muet, notre bonhomme se renseigna et on l’orienta vers le 1198 du service clients de Tunisie Telecom. Si Touhami appelle le numéro si secourable. Mais à chaque tentative, une voix impersonnelle lui répétait que son numéro de carte d’identité ne correspondait pas à celui du téléphone. Et, par-dessus tout, il n’y avait aucun moyen d’obtenir un être humain au bout du fil. Bref, Si Touhami décida d’aller le lendemain à l’agence de TT. C’est là qu’il réalisa la passe de trois ! Après les recettes de finances, après les taxis, les agents de Tunisie Telecom étaient à leur tour en grève. Ce que Si Touhami ne pouvait anticiper, c’est que la grève durerait plus d’un mois. Et jusqu’à ce jour, son numéro 98318648 est aux abonnés absents. Quant à la grève, elle continue son bonhomme de chemin dans l’indifférence générale car la concurrence veille au grain. C’était notre rubrique « De l’art de se tirer une balle dans la jambe ! »

PICASSO A NEW YORK

Ah les mecs, comme c’est palpitant ! L’affaire DSK, au grand dam de ces dames de chambre, continue à faire couler à flots l’encre des paparazzis du monde entier. On nous promet des avocats-gladiateurs, un combat sans merci, du scandale à n’en plus pouvoir sur fond de carrière politique brisée. On est tous scotchés, on s’en pourlèche les babines… Deux ou trois choses n’ont toutefois pas été relevées. Il semble qu’en cas de déroute judiciaire, le mâle DSK divorcerait de son épouse de Sinclair pour se proclamer insolvable. La ficelle est cousue de fil blanc écarlate si je puis dire. Ce qui est devenu toutefois notoire à l’échelle mondiale, c’est que Anne Sinclair tient les cordons de la bourse (sans jeu de mots) dans ce couple qui marie une diva tragique et un époux aux fesses légères. D’où détient-elle sa fortune ? De l’héritage de son père qui fut le marchand d’art de Pablo Picasso en personne. Tout cela me laisse perplexe : la fortune née de l’œuvre d’un artiste révolutionnaire est aujourd’hui en train de payer la défense d’un puissant soupçonné du viol d’une femme de chambre ! C’est quand même injuste la vie ! Surtout pour ceux qui se voyaient dans un fauteuil présidentiel et se retrouvent dans le box des accusés comme les héros malheureux d’une véritable pantalonnade…

AGRUMES FULMINANTS

Relevé cette coquille aux allures de bourrasque dans le menu présenté par un salon de fruits.

Une lettre a été omise et c’est une véritable tempête qui nait dans un verre. Notre bon commerçant, par beau temps, proposait à qui le voulait bien un jus d’orage !

Pas étonnant que le temps soit déboussolé si de simples oranges pressées sont transformées en promesse de mousson. Jus d’orage ! Il fallait le faire ! De quoi donner un rhume aux agrumes… A bon entendeur, salut de la part de Larousse, Robert et Bescherelle s’il le faut !

COLOMBO CHEZ LE TIF

Une petite histoire pour la route. C’est un type très sale, mal rasé et les cheveux horriblement coupés qui entre dans un salon de coiffure plutôt chic.

On s’occupe de lui malgré sa dégaine. Mais l’enthousiasme n’y est pas. Les garçons-coiffeurs font le nécessaire pour ne pas tomber dans le refus de vente. C’est vous dire leur mine défaite face à ce client qui ne payait pas de mine… Seulement, coup de théâtre, en sortant, le type leur laisse un pourboire royal. On se rattrape comme on peut avec courbettes et salamalecs. Quelque temps plus tard, l’homme revient avec toujours un look dégeulasse mais cette fois, on s’empresse autour de lui et on lui prodigue les soins les plus raffinés : serviette chaude, friction et autres papouilles. Toutefois, nouveau coup de théâtre, le type en partant ne laisse qu’une dérisoire pièce de cent millimes. Stupeur des garçons-coiffeurs ! L’un d’eux ose : « Excusez-moi monsieur, mais ne feriez-vous pas erreur ? » Ce à quoi, le type qui ressemble à Colombo répond : «  Pas du tout. Le pourboire d’aujourd’hui, c’est pour la dernière fois et celui de la dernière fois, c’était pour aujourd’hui ! » Comme quoi, Voltaire avait raison en disant : « Je compterais plus sur le zèle d’un homme espérant une grande récompense que sur celui d’un homme l’ayant reçue ». Soit dit en passant à l’usage des figaros : méfiez-vous, l’habit ne fait pas toujours le moine !



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