Un fait politique essentiel a été enregistré hier à l'Assemblée des représentants du peuple.
Et il ne s'agit pas seulement de la mise en minorité du parti islamiste Ennahdha, vainqueur des dernières élections législatives.
En effet, après le rejet de la confiance au gouvernement Jemli, Ennahdha est repoussée à droite de l'échiquier politique.
Obsédé par l'occupation du centre du paysage politique, le parti de Ghannouchi se retrouve donc confiné à droite et oblitéré par son caractère conservateur.
Après le vote de confiance du 10 janvier, le centre de l'échiquier semble désormais structuré autour de deux pôles.
Le centre- droite est occupé par les partis allant de Qalb Tounes à Tahia Tounes en passant par le Parti destourien libre et plusieurs autres formations.
Le centre-gauche est pour sa part structuré autour des partis Attayar et Achaab malgré leurs positions droitières en matière identitaire et sociétale.
Alliés objectifs mais opposés politiquement à Ennahdha, les autres formations islamistes se retrouvent à l'extrême droite du paysage politique alors que la gauche tunisienne n'est plus qu'une ombre.
Reste que demain, les partis opposés à Ennahdha et qui viennent d'avoir la peau du gouvernement Jemli, reviendront probablement à leurs vieux démons, divisions et autres dentelles.
Autre fait majeur: après deux mois de tractations, la Tunisie s'avère ingouvernable à cause de l'émiettement partisan et des coalitions introuvables.