Du Maroc à l'Egypte, il est possible aux touristes d'accéder aux mosquées afin d'en découvrir les beautés et s'y recueillir.
En Tunisie, ce n'est pas le cas et il est interdit aux non-musulmans de fouler le sol d'une mosquée.
Parfois, comme c'est le cas à la mosquée Zitouna, des posters agressifs soulignent cette interdiction et diffusent un message d'intolérance et de repli sur soi.
En Tunisie, à ma connaissance, seulement trois mosquées admettent des touristes dans leur cour à des heures précises.
Il s'agit des mosquées de Sousse, Mahdia et Kairouan qui comptent d'ailleurs parmi les plus belles du pays et témoignent des premiers monuments de l'Islam maghrébin.
A Tunis, aucune mosquée n'ouvre ses portes aux touristes non-musulmans. La Zitouna le faisait jusqu'à la Révolution mais garde désormais ses portes fermées.
Il est à noter que toutes les mosquées citées font payer un droit d'entrée pour les visites.
Dans la capitale, cet état de fait suscite beaucoup de frustrations et nous place dans une logique d'exclusion.
Je rêve pour ma part de mosquées qui seraient ouvertes à tous et recevraient toutes celles et ceux qui voudraient les contempler.
Paradoxalement, alors que s'achève le pèlerinage de la Ghriba, il faut souligner qu'en Tunisie, églises et synagogues sont bel et bien ouvertes à tous.
Seules les mosquées se distinguent négativement, surtout à Tunis où cette règle anachronique et non justifiée devrait être revue.
A quand la réouverture de la Zitouna à tous ceux qui voudraient la visiter ? A quand un gage de fraternité au lieu de ces portes closes ? A quand des maisons de Dieu ouvertes sans discrimination ?