Conservé au musée du palais de la Rose à la Manouba, le tableau de Bertrand donne une idée précise de ce qui fut la "mahalla" beylicale.
Ainsi, le bey du camp devait-il conduire ce corps d'armée qui, deux fois par an, quittait la capitale pour aller prélever les impôts au fin fond du pays.
La "mahalla" était un véritable corps expéditionnaire qui, souvent, devait guerroyer contre les tribus réfractaires à l'impôt afin de les ramener à la raison fiscale.
Sillonnant l'intérieur du pays, cette colonne armée était très redoutée et plusieurs chroniqueurs rapportent les répressions dont elle pouvait être capable.
Dans la mémoire populaire, la "mahalla" de Zarrouk est encore bien ancrée dans les récits et renvoie à cette époque désormais révolue.
Notons que la Tunisie de l'époque était grossièrement divisée en bled el makhzen (la partie du pays qui payait l'impôt sans renâcler) et bled el siba où l'on était généralement réfractaire à l'impôt.
A l'époque, il n'était pas rare que des tribus tunisiennes des confins se déplacent vers les pays voisins à l'approche de la "mahalla".
Autres temps, autres moeurs! En effet, on n'imagine pas aujourd'hui un ministre ou un grand commis traverser le pays pour alimenter le trésor public !
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