Cinq ans après l’assassinat de Chokri Belaid : le devoir de mémoire, le droit de savoir !

Cinq ans après l’assassinat de Chokri Belaid : le devoir de mémoire, le droit de savoir !
Édito
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L’histoire de la Tunisie post-14 janvier 2011 a probablement changé d’orientation ce 6 février 2013 lorsque de vils mains ont éliminé par l’assassinat Chokri Belaid, un homme qui commençait à acquérir une notoriété certaine grâce à un discours populaire et simple, mais non dénué d’idéaux et de principes directeurs qui prenaient chaque jour une plus grande ampleur et attiraient de plus en plus de sympathisants. Chokri Belaid est depuis, devenu un symbole de la résistance à la nébuleuse islamiste qui promettait de tout écraser sur son passage pour préparer l’avènement du Califat tant rêvé. Cinq ans sont passés mais personne n’a oublié les conséquences politiques importantes que le sacrifice de Chokri Belaid, puis de Mohamed Brahmi ont engendrées dans le pays. L’assassinat de Chokri Belaid a radicalement modifié la donne de façon à remettre en cause à l’époque la légitimité du gouvernement de Hamadi Jebali, qui n’a pas tardé à partir, et de la Troïka qui menait le pays vers une pseudo-démocratie islamiste à la « Erdogan » ! Cinq ans après, l’écrasante majorité les Tunisiens qui s’était levée comme une seule personne pour dénoncer ce crime de vigoureuse manière, devrait toujours se rappeler de la nécessité de demeurer vigilant afin d’éviter à notre pays le spectre de la violence politique. Car, il est indéniable que la menace n’est pas aussi éloignée qu’on le croit, et que certains nous rappellent souvent que rien ne pourrait plus se faire sans eux, et que les marginaliser pourrait avoir des conséquences dangereuses pour le pays. Autrement dit, ce devoir de mémoire, nous devons le cultiver à l’égard non seulement du martyr qu’est Chokri Belaid, mais aussi à l’égard du contexte dans lequel s’est produit cet assassinat. Il s’agit pour le peuple tunisien de continuer à sanctionner ceux qui nous ont fait baigner et vivre dans cette ambiance de violence politique et de terreur, devenues quotidiennes. Il faut simplement rappeler les agressions qui se sont produites contre les journalistes, artistes, penseurs à l’époque ; contre les manifestants un certain 9 avril 2012, l’attaque du siège de l’UGTT du 4 décembre 2012, et couronnées par les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Ce devoir de mémoire appelle aujourd’hui un droit de savoir sans lequel le peuple tunisien ne pourrait pas tourner définitivement cette page noire de son histoire. Il s’agit pour la justice tunisienne et des pouvoirs publics de faire toute la lumière sur ces deux crimes, délimiter les responsabilités (morales, politiques, matérielles), désigner les coupables et les traduire en justice afin que chacun assume ses erreurs et ses fautes. Pour l’instant, les deux affaires trainent dans les arcanes de la justice sans aucune lueur d’espoir de les voir se dénouer. Or, le silence de l’Etat, des partis et de la justice ne font que confirmer cette impuissance symptomatique des nouveaux gouvernants à adopter des actions et à prendre des résolutions audacieuses, et, de mettre ainsi le pays sur la juste voie, politique, économique et sociale.



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