Festival de Cannes : Nejib Ayed présente les JCC 2017

Festival de Cannes : Nejib Ayed présente les JCC 2017
Culture
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Pour la deuxième année consécutive et en marge du Festival de Cannes, la présentation de la prochaine édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) a eu lieu hier lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au Pavillon Tunisien à Cannes.

Les journalistes, critiques de cinéma, producteur, distributeurs, directeurs de festivals et autres professionnels du cinéma étaient nombreux à avoir répondu présents à l’invitation qui leur a été envoyée.

M. Nejib Ayed, directeur général des JCC pour les éditions 2017 et 2018 a commencé par souhaiter la bienvenue aux présents et a annoncé la date de la prochaine édition qui se tiendra du 4 au 11 novembre 2017.

Il a ensuite expliqué le choix du Festival de Cannes pour la tenue de cette conférence de presse: profiter justement de la présence d'autant de professionnels à Cannes, leur parler du festival, mais aussi échanger avec eux.

Il a également exposé sa vision d'avenir pour ce festival et plus précisément pour les deux prochaines éditions. Pour lui, ce festival qui a aujourd'hui 51 ans (bien qu'il préfère dire 50+1) doit passer à une autre étape. Cela ne veut pas dire changer le festival, mais plutôt le recentrer en le remettant sur la voie de la logique militante qu'il avait à sa création en 1956. Le "bling bling" des dernières années sera arrêté. Le but du festival est de promouvoir et donner une grande visibilité au cinéma africain et arabe et donner la parole aux jeunes et c'est ce qu'il fera.

C'est pour cela par exemple que la valeur en argent des prix à été doublée.

C'est également pour cette raison qu'il a été décidé de garder le prix Tahar Cheriaa qui ne fera plus l'objet d'une compétition spécifique, mais concernera les premiers films dans toutes les compétitions et aura son propre jury spécial. En fait, c'est un peu comme le principe de la Caméra d'Or au festival de Cannes.

Par ailleurs, M. Nejib Ayed a rappelé que les JCC est un festival qui a toujours été tri-continental, ce qui a été oublié ces derniers années. C’est pour cette raison que pour cette 28ème édition, bien qu'il y ait une volonté de retour aux sources et de mise en valeur du cinéma africain et arabe, il y a également ouverture vers les autres continents. A cet effet, il a annoncé la création de deux nouvelles sections : Cinéma Asie et Cinéma Amérique du Sud, consacrées en 2017 au cinéma de Corée du Sud et d'Argentine.

En plus de ces deux sections, il y aura également un focus sur l'Algérie qui représentera le monde arabe et sur l'Afrique du Sud qui représentera l'Afrique subsaharienne.

Ces sections et focus ne concerneront pas uniquement le cinéma: il y aura bien-sûr des films, mais également de la musique, de la danse, des Arts culinaires, et une soirée spéciale sera consacrée à chacun de ces pays.

Ces quatre petites manifestations feront originalité de cette édition des JCC.

Conférence de presse des JCC 2017

Pour ce qui est des professionnels, les deux ateliers existants seront renforcés et un troisième sera créé en 2018.

L’atelier Takmil, qui en est à sa 4ème édition, se tiendra du 6 au 8 novembre. Cet atelier permet aux jeunes producteurs d'être face à un groupe d'experts qui les assistent. Le jury décernera des bourses d’aide à la post-production aux 8 projets les plus prometteurs et plus égoïstement, ajoute M. Nejib, les JCC profiteront par la suite de ces films qui doivent obligatoirement y être montrés en priorité.

Juste pour rappel, le film La belle et la meute de Kaouthar Ben Hania, lauréate de la bourse du CNCI dans le cadre de l’atelier Takmil 2016 a été sélectionné en compétition officielle, section Un Certain Regard à Cannes.

L'atelier Producers network se tiendra également du 6 au 8 novembre. Cet atelier permet aux producteurs de longs métrages de montrer leurs films à d'autres producteurs et distributeurs pour qu'ils puissent les aider par le biais de discussions, conseils, réunions....

En 2018, un nouvel atelier sera créé: atelier de Développement de Projets qui permettra de donner des bourses aux producteurs pour les aider.

Répondant à une question qui lui a été posée concernant le « bling bling » qu'il veut supprimer, M. Nejib Ayed a répondu qu'il n'était pas question d'enlever le tapis rouge, mais celui-ci démarrera de l'Africa jusqu'à la salle de cinéma où se dérouleront les cérémonies d'ouverture et de clôture. Il n'y aura plus de voitures pour emmener les invités, ni de soirées after dans des hôtels éloignés. Dorénavant tout se passera à l'avenue Habib Bourguiba.

Également interrogé sur la billetterie et les problèmes monstres rencontrés par les spectateurs pour acheter leurs billets, M. Nejib Ayed a répondu que malheureusement cette année encore, l'organisation sera la même que celle de l'année précédente, avec juste quelques facilités, puisque tout sera mis en œuvre pour améliorer autant que possible la connexion internet et que de nouveaux points de vente seront ouverts aux divers hôtels partenaires du festival. Il a rappelé qu'en 2016, il y a eu 180.000 entrées payantes et qu'il a été très difficile de les gérer et de diminuer l’attente aux énormes files.

En 2018, par contre, toute la billetterie sera totalement informatisée.

[caption id="attachment_157607" align="aligncenter" width="401"]Dossier de presse JCC 2017 Dossier de presse JCC 2017[/caption] Un dossier de presse a été distribué aux présents.

On y trouve notamment les dates clefs du festival :

  • 15 Mai Ouverture des inscriptions
  • 23 Mai Conférence de presse au Festival de Cannes à 11h
  • 1er Août Clôture des inscriptions pour les sections compétitions officielles
  • 1er Septembre Clôture des inscriptions de l’atelier TAKMIL
  • 1er Septembre Clôture des inscriptions au Producers Network
  • 19 Octobre Conférence de presse à Tunis
  • 4 Novembre Cérémonie officielle d’ouverture du Festival
  • 8 Novembre Clôture de l’atelier TAKMIL
  • 8 Novembre Clôture du Producers Network
  • 11 Novembre Cérémonie officielle de clôture du Festival

En ce qui concerne les compétitions, qui ne sont ouvertes que pour les arabes et les africains, on retrouve les sections habituelles:

  • Compétition officielle longs-métrages fiction et animation: 15 films arabes et africains dont 4 tunisiens
  • Compétition officielle longs-métrages documentaires: 12 films arabes et africains dont 4 tunisiens
  • Compétition officielle courts-métrages fiction et animation: 15 films arabes et africains dont 4 tunisiens
  • Compétition officielle courts-métrages documentaires: 12 films arabes et africains dont 3 tunisiens
  • Le Prix Tahar Cheriaa de la Première Œuvre est un prix qui prime une première œuvre concourant dans une des compétitions officielles des longs-métrages de fiction, d’animation ou documentaires. Il est décerné par un jury spécial

Les sections parallèles, qui outre les ateliers, comprendront :

  • Carthage ciné promesse
  • Panorama du ciné Tunisien
  • Cinéma du monde : permet aux cinéphiles de voir les films qui ont eu le plus de succès dans les grands festivals ainsi que les découvertes de l'année
  • JCC dans les prisons : l'aventure initiée en 2015 continue dans 5 prisons différentes. Les équipes des films se déplaceront dans les prisons pour des débats avec les prisonniers après projection.

Un changement est à observer concernant les accréditations presse qui seront cette année de 3 sortes :

  • Accréditation presse
  • Accréditation Red Carpet
  • Accréditation Déjeuner presse

Par ailleurs, chaque matin, il y aura trois projections des films en compétition réservées exclusivement à la presse.

Le mot de la fin a été confié à M. Fethi Kharrat, président du  Centre National du Cinéma et de l'Image (CNCI) qui a confirmé qu’il y aura bien un retour aux sources et fondamentaux parce que malheureusement depuis quelques années les JCC, bien que parmi les plus anciens festivals, ont essayé d'imiter les autres festivals, or c’est aux festivals nouveaux d'imiter les anciens, pas le contraire !

[caption id="attachment_157618" align="aligncenter" width="326"]JCC 50+, Mémoire fertile JCC 50+, Mémoire fertile[/caption]

Plusieurs exemplaires du livre édité en 2016 pour le cinquantenaire des JCC ont été distribués aux présents.

Neïla Driss

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