Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, ce jeudi 24 juillet, un financement de 300 millions de dollars, en faveur d’un programme destiné à améliorer la performance et la gouvernance des municipalités tunisiennes.
Première étape d’une opération d’appui au processus de décentralisation en Tunisie, une priorité nationale, ce programme vise à doter les municipalités des moyens de prendre des décisions, renforcer leur capacité à fournir des services et les rendre plus responsables vis-à-vis des sept millions de Tunisiens (70 % de la population totale) qui résident en ville.
Selon un communiqué de la BM, «le Programme de développement urbain et de gouvernance locale concerne les 264 municipalités tunisiennes et soutient le plan d’investissement municipal du gouvernement pour 2014-2019. Bien qu’elles soient de tailles différentes, les municipalités tunisiennes présentent des caractéristiques similaires, à savoir : pouvoir de décision limité, manque de financements, déficit de moyens de gestion, faible participation au développement local et rapports distants avec la population».
Ces faiblesses se traduisent, d’après la banque mondiale, par «une piètre exécution des fonctions municipales et une dégradation constante de la qualité des services. Le problème se pose avec plus d’acuité dans les municipalités des régions défavorisées. Pour tous les habitants de ce pays très urbanisé, cela s’explique par le manque de responsabilité des pouvoirs publics».
Le programme devant concerner les 264 municipalités du pays agiront à trois niveaux selon la Banque Mondiale :
- L’amélioration du système de transfert des fonds par le gouvernement central et le lancement d’activités de développement des institutions et des capacités axées sur la demande, afin d’améliorer les infrastructures municipales et les services conformément aux priorités formulées par les citoyens
- La mise en application de mesures visant à renforcer les connaissances et les capacités des conseillers et du personnel municipal autour d’initiatives de gouvernance participative, afin de sous-tendre les efforts plus généraux d’amélioration de la performance des municipalités et de mise en place de nouveaux contrats sociaux entre citoyens et autorités locales
- Le renforcement de la participation des populations locales, notamment des femmes et des jeunes, dans la planification d’activités de développement gérées par la municipalité à l’échelon local, afin de garantir la satisfaction des besoins de tous les groupes de population et, ce faisant, de s’assurer de l’engagement des citoyens au service d’une stabilité durable
- L’amélioration des services locaux en donnant aux municipalités les moyens de financer la rénovation des quartiers informels et défavorisés
- La participation directe de la population à la définition des priorités d’investissement (éclairage public ou trottoirs notamment) afin de répondre aux demandes des femmes vivant dans ces quartiers
- La création d’emplois temporaires grâce aux activités financées par le projet et qui viseront spécifiquement les nombreux jeunes chômeurs vivant dans ces quartiers