Moment d’amusement pour certains, cauchemar pour d’autres, le trolling est un phénomène de société certes ancien sur Internet, mais que les Tunisiens ont découvert depuis peu et pratiquent comme des professionnels. Entre les fameuses figures bizarres en photos de profils sur Facebook ou encore le hashtag #Troll accompagnant les Tweets, le phénomène est en pleine expansion. Mais c’est surtout par les attaques massives des pages Facebook de personnalités connues ou encore de pages telles que celle du FBI que les Tunisiens se distinguent.
Le phénomène a vu le jour avec l’apparition des forums sur Internet. Il consistait, à ses débuts, en la discréditation de certaines conversations ou certaines personnes sur des forums. Un moyen tout simple de perturber l’équilibre d’une conversation en créant et en suscitant artificiellement une polémique autour de quelque chose. Et, depuis, le terme « trolling » a été attribué plus généralement aux messages ou commentaires provocateurs qui sont postés sur n’importe quelle plate-forme sociale et à travers lesquelles leurs rédacteurs cherchent à créer une polémique ou à se moquer de quelqu’un.
En règle générale, l’objectif des trolleurs, personnes qui rédigent ces messages, n’est pas de nuire dans le sens propre mais plutôt de ridiculiser. Dans certains cas, ils poussent les choses plus loin. Et c’est de ce phénomène qu’il est question depuis la présence de certaines personnalités politiques ou du star-système sur les réseaux sociaux. Ces derniers font les frais des trolleurs au moindre de leurs faux pas. Ainsi, ils se retrouvent parfois avec des milliers et des milliers de messages à caractère moqueur et provocateur sur leurs pages officielles sur Facebook ou encore sur Twitter ce qui les pousse parfois même à se retirer du réseau en question ou à restreindre l’accès à leurs profils.
Il faut croire que les Tunisiens sont devenus adeptes de cette nouvelle forme de « malveillance ». On se rappelle l’attaque massive en l’espace d’une soirée de la page de la chanteuse Inna lorsqu’elle a posté un simple statut Facebook disant « Tunisia !! How are you ? ». Elle s’est retrouvée avec… 23.479 commentaires !
Encore plus sérieux la vague déferlante de commentaires sur la page du président américain Barack Obama, ou encore de Nicolas Sarkozy le président français qui a dû fermer son mur et le rendre inaccessible. Une manière très simple pour les Tunisiens de s’amuser comme la majorité le dit mais aussi de ridiculiser certaines prises de positions qu’ils jugent déplacées.
Il ne se passe pas une semaine sans que la communauté Facebook tunisienne ne se passe le mot pour déstabiliser soit un parti, soit une personnalité. Dernière victime en date : la page Facebook du FBI suite à la décision de fermer Megaupload.
Cependant, la situation peut dégénérer parfois. L’affaire de Sean Duffy a fait le tour des médias étrangers. Ce Britannique de 25 ans trouvait un malin plaisir à publier sur Internet des dizaines de messages à caractère injurieux et partager des photomontages et des vidéos portant atteinte à la mémoire de quatre Britanniques décédés. Il a été condamné à une année et demie de prison ferme avec une interdiction d’avoir un compte sur un réseau social pendant cinq ans. La limite entre le simple trolling et le harcèlement a été dépassée et les politiques ont dû prendre position et demander la condamnation de Sean Duffy.
La Tunisie n’a pas de loi envers ce type de comportement. La seule possibilité est que les responsables des réseaux sociaux assurent la suppression des contenus signalés. Reste encore à les signaler !