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Accueil Tunis-Hebdo

Le mécanicien, la libellule et nos vies en miettes

par Hatem Bourial
mardi 2 mai 2023 10:47
dans Tunis-Hebdo
Le mécanicien, la libellule et nos vies en miettes
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Commençons par une parabole qui ne manquera pas de faire réfléchir. Il s’agit d’un mécanicien qui connaît la valeur de toute chose, ce qui n’est pas le cas pour tous. Voici son histoire.

Un moteur de navire est tombé en panne et personne ne pouvait le réparer, alors on a fait venir un gars avec trente ans d’expérience. Il a inspecté le moteur très soigneusement, de haut en bas.

Après avoir examiné les choses, le gars a fouillé dans son sac et en a sorti un petit marteau. Il tapota doucement quelque chose et instantanément, le moteur a repris vie. Le bateau était enfin réparé !

Libellule en liberté

Une semaine plus tard, les propriétaires du navire ont reçu sa facture de dix mille euros. « Quoi ?! », se sont exclamés les propriétaires, mais vous n’avez pratiquement rien fait. Merci de nous envoyer votre facture détaillée. »

La réponse disait simplement : taper avec un marteau, cela coûte deux euros mais savoir où taper coûte 9998 euros. Ne sous-estimez jamais l’expérience ! Une anecdote à méditer surtout pour les plus pingres et ceux qui ont le don de marchander avec les plus pauvres alors qu’ils paient sans discuter des navires entiers.

**********

Voici quelques phrases de l’écrivain suisse Alexandre Jollien. Ils sont censés nous aider à ressentir le sens de la vie, nous dire comment ne pas nous égarer dans le labyrinthe des illusions. Ce sont des paroles profondes que j’endosserais sans hésiter.

« La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le goût à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas.

La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix.

Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment. »

Voici maintenant d’autres mots qui offrent un contrepoint parfait. Ils sont d’Erri de Luca et nous invitent à réfléchir sur la manière dont nous définissons la notion de valeur.

« J’attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, la fraise, la mouche. J’attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles. J’attache de la valeur au vin tant que dure le repas, au sourire involontaire, à la fatigue de celui qui ne s’est pas épargné, à deux vieux qui s’aiment. J’attache de la valeur à ce qui demain ne vaudra plus rien et à ce qui aujourd’hui vaut encore peu de chose.

J’attache de la valeur à toutes les blessures. J’attache de la valeur à économiser l’eau, à réparer une paire de souliers, à se taire à temps, à accourir à un cri, à demander la permission avant de s’asseoir, à éprouver de la gratitude sans se souvenir de quoi.

J’attache de la valeur à savoir où se trouve le nord dans une pièce, quel est le nom du vent en train de sécher la lessive. J’attache de la valeur au voyage du vagabond, à la clôture de la moniale, à la patience du condamné quelle que soit sa faute. J’attache de la valeur à l’usage du verbe aimer et à l’hypothèse qu’il existe un créateur. Bien de ces valeurs, je ne les ai pas connues. »

Couple âgé (photo de Nejib Chouk)

Et maintenant, un deuxième contrepoint où il est question de divin. Car la question cruciale est bien celle-là : qu’est-ce que le divin ? Voici la réponse lapidaire et poétique de Christian Bobin.

« Ce qu’on appelle divin, c’est l’humain, quand on arrive à être humain, c’est déjà divin, le face à face, le réel, le visage contre le visage, le risque, le danger d’une amitié c’est ça le divin. Le divin c’est la joie de partager quelque chose avec un inconnu et la joie peut-être de se heurter à l’inconnu, l’étincelle de ce heurt c’est çà le divin ».  

Pour terminer cet enchaînement, je vous invite à découvrir ce conte de la libellule tel que raconté par Michel Dufour. Il s’agit bien d’une parabole et elle est très éloquente. Imaginez une mare et écoutez cette histoire :

« Au fond d’un vieil étang vivait un groupe d’asticots qui ne comprenaient pas pourquoi, lorsque l’un d’eux escaladait les longues tiges de lys jusqu’à la surface de l’eau, il ne redescendait jamais là où ils étaient.

Peu de temps après, une larve, à ressenti une irrésistible envie de remonter à la surface. Elle commença à marcher sur l’une des fines tiges verticales et quand elle fut enfin sortie, elle se reposa sur une feuille de lys.

Puis elle a connu une magnifique transformation qui l’a muée en une belle libellule avec de belles ailes.
Volant d’un bout à l’autre de l’étang, elle pouvait voir ses amis au fond, puis elle se rendit compte que même s’ils pouvaient la voir, ils ne pourraient jamais la reconnaître en cette créature radieuse.

Le fait qu’après la transformation que nous appelons la mort, nous ne puissions plus voir nos amis ou notre famille, ni communiquer avec eux, ne signifie pas qu’ils ont cessé d’exister. Telle est la morale forcément provisoire de cette histoire dont le sens est profondément philosophique.

**********

Voici maintenant un témoignage anonyme recueilli dans un pays qui n’est pas le nôtre mais qui lui ressemble. En tous cas, les personnages qu’ils soient en détresse ou dans la générosité nous ressemblent ainsi qu’à notre époque tissée de solitude et d’anonymat. Voici ce que nous raconte un témoin :

« En faisant la queue hier dans une grande surface, dans la zone d’entrée de la boulangerie pour avoir des petits pains frais, j’ai entendu une conversation entre un couple de retraités âgés, devant moi.

Ils parlaient de quoi commander dès que ce sera leur tour. Ils voulaient manger deux petits pains, deux jus de fruits et deux tasses de café à déguster sur place.

La dame a demandé à son mari s’il lui restait assez d’argent, parce que c’était son dernier argent ce mois-ci et ils devaient attendre deux semaines pour le prochain paiement de la pension. L’homme a dit : « pour toi j’ai toujours assez, ce que ma femme veut, c’est ce qu’elle devrait avoir ».

Qui pour réparer ce bateau ?

La phrase m’a fait sourire, cet homme a su complimenter son épouse qui le regarde avec des yeux remplis de tendresse. Maintenant c’était leur tour et ils ont passé leur commande, le boulanger a tout mis dans les assiettes, a fait le café et l’homme est allé payer, la dame a déjà pris place au coin du siège avec son café et la première assiette.

L’homme est resté pour payer. Quand le boulanger a annoncé le prix, on pouvait voir la panique dans ses yeux. Il a regardé dans son portefeuille et n’avait malheureusement pas assez d’argent avec lui. Le paiement par carte n’a pas fonctionné non plus, alors il a rendu son jus et son petit pain.

Les gens derrière moi dans la queue ont déjà commencé à parler et l’homme est parti la tête baissée. Maintenant c’était enfin mon tour. Sans trop réfléchir, j’ai fini ma commande et j’ai dit à la caissière de me charger le plat avec le pain grillé et la commande du monsieur. En plus, je leur ai acheté deux gaufres.

J’ai pris l’assiette et je suis allé vers le couple âgé : »Désolé vous avez oublié votre assiette »  dis-je en faisant un clin d’œil au monsieur. Je me suis ensuite assis à une table et j’ai bu mon café tranquillement.

L’homme n’a rien dit au début et puis il a commencé à pleurer. Puis il m’a regardé et m’a dit merci pour le geste gentil. Nous avons parlé et il m’a raconté sa vie. Il avait travaillé pendant plus de quarante ans, n’a jamais été au chômage et peut juste survivre chaque mois depuis sa retraite.

Cette histoire ressemble à une légende urbaine. Il n’en reste pas moins qu’elle a une dimension de parabole. A minima, il faut aimer son prochain et être toujours généreux. Au delà, il faut certainement veiller à préserver les valeurs véritables et se délester de ce qui obscurcit la vue et l’esprit.

Et peut-être maintenant faut-il reprendre la lecture de cette chronique dès le début pour s’imprégner du sens de chaque parabole, de chaque citation et de ce témoignage exemplaire.

Tags: Chronique
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