Le mouvement du Peuple des Citoyens, initié par l’ancien président de la République Moncef Marzouki s’est exprimé suite aux incidents qui ont eu lieu à Dhiba, ce dimanche 8 février et qui ont fait un mort et plusieurs blessés.
A travers un communiqué publié, ce lundi 9 février, le mouvement du Peuple des Citoyens a condamné l’usage de balles réelles par les forces sécuritaires alors que les protestations avaient un « caractère pacifique « .
« Il faut trouver des solutions pour lutter contre le commerce parallèle qui a beaucoup proliféré dans les zone frontalières mais il n’y a toujours pas d’alternatives puisque les citoyens de ces régions vivent du trafic et des échanges entre la Tunisie et la Libye », indique le mouvement du Peuple des Citoyens, dans son communiqué.
D’après le mouvement, « ces protestations sont pacifiques » et « légitimes » puisque les habitants de cette zone n’ont pas bénéficié de solutions radicales pour les faire sortir de leur marginalisation économiqueet sociale.
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Nous trouvons que les exigences des protestataires sont légitimes et nous demandons qu’ils tiennent au pacifisme de leur mouvement.
Nous demandons l’arrêt immédiat de l’usage des balles réelles et de la chevrotine.
Nous appelons les avocats à poursuivre les enquêtes et à porter l’affaire en justice concernant les personnes qui sont tombés lors des accrochages.
Nous appelons les médias libres à une couverture équitable et transparente et à éviter le discours régionaliste.
Nous insistons sur l’indemnité de notre peuple et son unité pour faire face aux défis économiques et pour lutter contre l’ignorance, la pauvreté et la maladie qui représentent la vraie menace terroriste.
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Moncef Marzouki, avait réagi, alors qu’il était président de la République, à semblable incident, notamment aux événements de Siliana en novembre 2012, qui avaient été marqués par l’utilisation de la chevrotine, interdite par la loi. Il avait alors appelé à la formation d’un gouvernement restreint de technocrates.
Dans un discours prononcé le 30 novembre 2012, Moncef Marzouki déclarait
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La violence exercée sur les habitants de Siliana est une violence inadmissible sur tous les plans. […] Il faut qu’il y ait une autocritique, nous n’étions pas à la hauteur des attentes de ces gens […], il faut que nous assumons nos responsabilités ! Maintenant, l’intérêt national nécessite la formation d’un gouvernement restreint de technocrates surtout dans les ministères qui ont un rapport avec le développement et les affaires sociales.
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De son côté, le chef du gouvernement Habib Essid a appelé, dans un communiqué, suite à une réunion de la cellule de crise, tenue dimanche soir à Tunis :
à une ouverture d’une enquête sur les circonstances de la mort d’un manifestant ; faisant référence à Saber Malyen, tué par balles.
Examen de la possibilité de réviser la taxe douanière de sortie du sol tunisien imposé aux Libyens ;
Dépêcher une délégation gouvernementale vers Dehiba pour s’enquérir de la situation socio-économique dans la région ;
Appeler les partis politiques, les composantes de la société civile et les leaders d’opinion à Dehiba à apaiser la tension dans la région ;
Imposer le respect des locaux de sécurité qui représentent la souveraineté de l’Etat.
Nawel BIZID