La crise environnementale de Gabès trouve en partie son origine dans des projets suspendus depuis plusieurs années. Lors de la séance plénière tenue lundi à l’Assemblée des représentants du peuple, le ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Slah Zouari, a révélé que six projets inachevés, estimés à 200 millions de dinars, sont directement liés aux émissions de gaz toxiques qui affectent la région.
Des chantiers bloqués responsables de la pollution
Selon le rapport préliminaire de la commission d’enquête sur la pollution à Gabès, ces projets non achevés auraient aggravé la situation environnementale, notamment à proximité du complexe chimique tunisien. Le ministre a souligné que ces retards traduisent des années de mauvaise gestion et de négligence administrative.
Zouari a ajouté qu’une série de mesures urgentes a été décidée pour maîtriser la situation environnementale et accélérer l’achèvement des travaux. Les nouvelles échéances de livraison des projets ont été fixées, a-t-il précisé, sans en dévoiler encore le calendrier exact.
Un partenariat sino-tunisien pour débloquer les chantiers
Le ministre a par ailleurs annoncé la conclusion d’un accord avec un partenaire chinois en vue de finaliser les projets inachevés. Une équipe d’experts chinois est attendue à Gabès dès demain pour évaluer les infrastructures existantes et proposer des solutions techniques, a-t-il indiqué.
Ce partenariat vise à remettre en marche les unités de traitement et de dépollution longtemps paralysées, afin de réduire durablement les émissions nocives.
Zouari a, par ailleurs détaillé les mesures urgentes mises en place pour limiter la pollution et a fixé les dates d’achèvement des travaux en coordination avec le partenaire chinois :
- Projet de réduction des émissions d’oxyde d’azote : travaux réalisés à 98%, mise en service prévue fin 2025.
- Projet de réduction des émissions de dioxyde de soufre : avancée de 75%, coût estimé à 8 millions de dinars.
- Projet d’amélioration de l’émission d’ammoniac : travaux à 84%, finalisation possible en six mois, incluant l’usage de technologie de double absorption pour la purification des gaz.
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