Le conseil local de la commune de Gabès-Sud a lancé un appel ferme à la suspension immédiate des activités des unités chimiques polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT). Dans un communiqué publié lundi 13 octobre, les élus locaux exigent le démantèlement rapide des équipements défectueux et vétustes du complexe industriel, et dénoncent une situation environnementale devenue « intenable ».
Les membres du conseil ont également appelé à activer les projets environnementaux en suspens, à rendre des comptes aux responsables des atteintes écologiques répétées, et à inscrire le gouvernorat de Gabès dans une véritable démarche de justice environnementale et de discrimination positive.
Cette réaction survient après de nouveaux cas d’asphyxie signalés, mardi, parmi des élèves et des habitants de Chott Essalem, à la suite d’émissions de gaz toxiques provenant du site du GCT.
Des incidents récurrents et un ras-le-bol grandissant
Les élus locaux ont exprimé leur indignation et leur rejet catégorique face à la répétition de ces incidents, qu’ils ne considèrent plus comme de simples accidents, mais comme de véritables crimes environnementaux commis sciemment contre la population et l’écosystème de Gabès.
Ces épisodes d’asphyxie, devenus fréquents dans la région, ont ravivé la colère des habitants et relancé le débat sur la responsabilité du Groupe chimique tunisien, accusé depuis des années de dégrader gravement la qualité de l’air et de l’eau dans le sud du pays.
Coordination directe avec la présidence de la République
D’un autre côté, le gouverneur de Gabès, Radhouane Nsibi, a présidé, mardi, une réunion de concertation avec plusieurs élus nationaux, régionaux et locaux, consacrée à la situation environnementale préoccupante dans la région, à la suite des récents incidents liés au GCT.
Le gouverneur a souligné que le président de la République, Kaïs Saïed, suit personnellement le dossier et insiste sur la nécessité de traiter la crise de manière radicale, tout en tenant pour responsables ceux qui ont failli à leurs devoirs.
Il a rappelé qu’un groupe de travail conjoint – formé sur instruction présidentielle et composé de représentants du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie ainsi que du ministère de l’Environnement – s’est déjà rendu sur place pour évaluer la situation et agir en toute impartialité.
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