Le gouvernorat de Gabès vit ce mardi au rythme d’une grève générale massive, organisée par l’Union régionale du travail et soutenue par l’UGTT, pour protester contre la pollution industrielle du Groupe chimique tunisien (GCT).
Les rues désertes et les commerces fermés témoignent de l’ampleur du mouvement, tandis que certaines activités vitales, comme les services d’urgence, continuent de fonctionner.
Une ville en colère
Dès les premières heures de la matinée, le centre-ville de Gabès était quasi désert, avec une circulation interrompue et les commerces fermés.
Selon Slim Nasfi, membre du bureau exécutif de l’Union régionale du travail, la participation à la grève atteint 95%, un chiffre qui reflète l’inquiétude générale face à la pollution industrielle et la volonté d’une action radicale pour garantir un air sain et un environnement sûr.
La décision de grève a été prise samedi 18 octobre par la commission administrative régionale de la centrale syndicale, après une réunion d’urgence consacrée à la crise environnementale.
Le mot d’ordre vise à dénoncer la poursuite des activités polluantes du GCT et le silence des autorités face à la dégradation alarmante de la situation sanitaire et écologique.
Les structures syndicales locales qualifient cette journée d’arrêt total de « cri d’alerte collectif », destiné à rappeler l’urgence d’un dialogue national sur le devenir industriel et environnemental de Gabès, et à exiger la mise en œuvre des engagements de l’État en matière de justice environnementale.
Une paralysie quasi totale de la ville
Les écoles et universités restent fermées, tout comme les marchés, boutiques et cafés. La circulation est quasiment nulle dans les rues, illustrant l’ampleur de la mobilisation. Ce mouvement s’inscrit dans la continuité de plusieurs jours de manifestations populaires, marches, sit-in et campagnes en ligne, réclamant le démantèlement des unités polluantes et la protection du littoral et des habitants.
Malgré l’arrêt quasi total des activités, certaines fonctions vitales, notamment les services d’urgence, continuent de fonctionner pour garantir la sécurité et la santé des citoyens. Cette mesure permet de concilier mobilisation citoyenne et besoins fondamentaux de la population.
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