La colère est montée d’un cran à Chatt Essalem, dans le gouvernorat de Gabès. Excédés par les émanations gazeuses provenant du Groupe Chimique Tunisien (GCT), les habitants ont bloqué, ce vendredi, la route menant à la zone industrielle.
Leur action fait suite à de nouveaux cas d’asphyxie parmi des élèves du collège local, transportés d’urgence à l’hôpital universitaire de Gabès.
Des malaises qui ravivent la colère populaire
Selon des témoins, plusieurs collégiens ont été pris de malaises respiratoires dans la matinée, provoquant un vent de panique dans l’établissement. Les habitants dénoncent une situation devenue insupportable, marquée par des émissions récurrentes de gaz toxiques.
Certains manifestants, visiblement à bout, ont menacé d’entrer dans la zone industrielle du GCT si les autorités ne réagissent pas. « Nous vivons dans un nuage permanent de pollution. Faut-il qu’un drame survienne pour qu’on agisse ? », s’est indigné un habitant sur place dont les propos ont été relayés par l’agence TAP.
Ce nouvel incident survient à peine quelques semaines après un épisode similaire, déjà enregistré dans le même collège de Chatt Essalem. D’autres cas d’intoxication avaient aussi été signalés à Ghannouch, confirmant la persistance d’un problème environnemental majeur dans la région.
Les habitants rappellent que les promesses d’amélioration de la qualité de l’air, maintes fois réitérées, n’ont jamais été suivies d’effets concrets.
Menace d’une grève générale
Depuis des décennies, Gabès vit au rythme des fumées du complexe chimique. Malgré les rapports, les enquêtes et les alertes d’associations écologiques, la situation reste inchangée.
La région, autrefois symbole de richesse naturelle, est aujourd’hui perçue comme le théâtre d’une injustice environnementale flagrante, où santé publique et impératifs économiques continuent de s’affronter.
Face à cette situation, l’Union régionale du travail de Gabès a brandi, dans un communiqué, publié aujourd’hui, la menace d’un grève générale régionale, si ce qu’elle qualifie de «crime environnemental» à Gabès se poursuit.
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