Les suites judiciaires du mouvement de colère contre la pollution à Gabès s’intensifient. Selon Mounir Laâdouni, président de la section régionale de l’Ordre des avocats, 89 personnes, dont une vingtaine de mineurs, ont comparu devant le parquet depuis le 14 octobre, à la suite des manifestations dénonçant la dégradation de la situation environnementale dans la région.
Des poursuites multiples et des détentions prolongées
D’après la même source, plusieurs personnes interpellées demeurent en détention en attendant leur comparution prévue ce lundi.
Hier, quinze manifestants ont été déférés devant la chambre correctionnelle en état de liberté pour “participation à un attroupement de nature à troubler l’ordre public”, tandis que cinq autres ont fait l’objet de mandats de dépôt, rapporte l’agence TAP.
Par ailleurs, cinq personnes restent en garde à vue dans l’attente de leur audition par le juge d’instruction, et trois manifestants ont été transférés devant le pôle judiciaire antiterroriste.
Le gouvernorat de Gabès est secoué depuis près d’une semaine par une vague de protestations réclamant le démantèlement des unités du Groupe chimique tunisien (GCT). Ces mouvements ont été déclenchés après plusieurs cas d’étouffement parmi les élèves et habitants, attribués aux émissions de gaz toxiques et à la pollution chronique de l’air dans la région.
Les manifestants exigent une réponse immédiate des autorités face à une situation qu’ils jugent intenable, dénonçant des années de promesses non tenues et l’absence de solutions concrètes pour protéger la santé publique.
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